Les thématiques abordées - key facts
Parmi les thématiques qui nous ont le plus interpelé :
- Les études de cas, présentées par des professionnels en entreprises et axées sur une problématique spécifique de veille, d’analyse stratégique et d’intelligence économique, ou analysant des situations réelles au sein d’une entreprise.
De grandes sociétés, aussi diverses que Deutsche Telekom, SAP, BMJ, Tata Consultancy Services, DSM, Petrobas, Bosch, Rolls-Royce ont montré comment elles utilisaient l’intelligence économique dans un environnement hyper concurrentiel transversal à l’entreprise.
Cette utilisation se révèle intensive, voire agressive : il s’agit ici de mettre en place de véritables plans d’attaque de la concurrence, via non seulement un système d’intelligence économique fort intégrant les différentes fonctions (stratégie, marketing, innovation produit, réglementation et compliance), mais aussi un système de prévision et d’anticipation tels que les « strategic wargames » afin d’élaborer les meilleurs scénarios et d’anticiper les futurs mouvements sur le marché. - La notion « d’Intelligence Pays et Intelligence marché », très approfondie lors de cette conférence, soit l’analyse du potentiel et des perspectives business d’un pays.
L’exemple le plus probant sur ce type d’analyse, lors de cette conférence, a été l’intervention de Marius Ackerman de la société ABIC en Afrique du Sud.
Le but de l’analyse est de qualifier le potentiel d’un marché et les risques associés, à travers l’élaboration d’un schéma appelé « Index d’attractivité pays », fondé sur la représentation et la perception des risques chez le décideur en prenant en compte une série de facteurs : d’une part macroéconomiques : attractivité économique, réglementaire et sécuritaire, stabilité politique et d’autre part les facteurs associés à l’environnement d’affaires, le régime fiscal, l’infrastructure financière, le potentiel technologique, etc.
Différents pays ou régions géographiques sont ainsi comparés via une démarche approfondie d’analyse économique, concurrentielle et stratégique, qui est basée essentiellement sur l’élaboration d’indicateurs dénommés « radars d’attractivité pays» à partir de la synthèse d’une multitude d’éléments informationnels. On mesure ici la densité des investigations pays à mener préalablement dans le cadre de ce type d’analyse. - Les « Best practice lessons » : notons ici la présentation d’un ouvrage (sorti en 2015) dédié à la recherche et l’intelligence économique : « Chercher n›est pas trouver : outils, méthodes et stratégies à l›usage de ceux pour qui l›information compte », dont l’auteur est le spécialiste belge en intelligence économique, Pierre-Yves Debliquy.
Cet ouvrage est volontairement peu technique et ne vise pas à expliquer comment utiliser Google ou quelle syntaxe construire. Mais il invite les professionnels de l’information à envisager la recherche d’information sur le Web sous d’autres angles et avec une approche différente pour une recherche d’information efficace : l’auteur conseille d’arrêter de poser des questions à Google. Au lieu de construire les requêtes sous forme de question, il vaut mieux lui donner les réponses. En d’autres termes, si l’on veut obtenir une information précise, nous devons construire notre requête en essayant de trouver la manière dont la réponse serait libellée.
Globalement la qualité des réponses obtenues dépend principalement du choix des mots et de la formulation intelligente de la requête (ou de la réponse…), plus que de la maîtrise de la syntaxe. Nous testerons dans un prochain numéro les préceptes de cet ouvrage. - Les présentations scientifiques : une des thématiques principales portait ici sur l’intersection entre Open innovation, Big Data et Intelligence économique. L’émergence des différents outils pour l’analyse et l’exploitation des méga-données amène l’intelligence économique et le Big Data à se rapprocher. L’avenir de l’IE passe par l’intégration des grands outils de Big data pour accéder aux mines de données ainsi que par des compétences analytiques pour construire une véritable analyse à base de données massives qui se développent.
Dans le cadre de cette approche, une nouvelle solution d’analyse de Big Data a été présentée, qui fera l’objet d’un article dans un prochain numéro de notre revue Bases. Il s’agir de Super-H (http://www.superhindex.com), un outil d’analyse de données qui exploite des centaines de millions de bits de données provenant de sources ouvertes via des algorithmes de traitement des métadonnées pour identifier et prévoir l’émergence de nouvelles technologies dans différents secteurs. Le but de cet outil est donc de prédire l’avenir en termes d’innovation, d’identifier des interactions possibles et de mesurer l’impact scientifique.
Notre avis sur cette conférence :
Cette manifestation « multinationale » nous apporte une image diversifiée et très différente au final de la vision hexagonale de l’intelligence économique. La veille n’est pas conçue comme un dispositif et des processus distincts de l’IE, mais comme un outil d’aide, totalement intégré dans la démarche globale de l’IE. L’approche n’est pas centrée sur les outils et la technique, mais sur la finalité qui est la prise de décision stratégique.
La prochaine conférence internationale sur l’Intelligence Economique se tiendra en mai 2017 à Amsterdam.
Pour plus d’information : http://conference.competitive-intelligence.com
- 1Les « impulse speeches » sont de courtes présentations d’experts, qui ont vocation à inciter l’audience à réagir sur une sujet concret, traité sans méthodologie structurée.