La société norvégienne Ludenso créée à Oslo a toujours travaillé sur la réalité augmentée. Son projet : révolutionner l’éducation avec cette technologie.
Les chercheurs de la société ont un jour, en faisant une démonstration dans une classe, eu la révélation du potentiel de la réalité augmentée dans l’éducation.
En effet, après avoir transformé les images en 2D des manuels scolaires avec de la réalité augmentée, ils ont pu mesurer que 82 % des étudiants estimaient que cela améliorait/facilitait leur apprentissage.
Ces transformations d’images sont particulièrement bien adaptées pour des images d’organes (le muscle cardiaque ou des structures moléculaires par exemple) ; il est en effet possible de zoomer, de changer l’angle de vision permettant de beaucoup mieux s’approprier la description de l’objet.
Au-delà des manuels scolaires, des accords ont été passés avec des éditeurs tels que Cambridge University Press, Sage et plus récemment Karger Publisher, un éditeur suisse de revues et livres scientifiques et médicaux.
À cette occasion, dans la présentation de cette nouvelle collaboration on apprend que l’auteur se voit facturer 299 $ l’option de passer en réalité augmentée jusqu’à trois figures.
Cette innovation est tout à fait intéressante, même si on ne peut pas dire qu’elle ait atteint aujourd’hui une grande notoriété.
Des scientifiques veulent créer une banque de données des « évidences » à destination des politiques.
En effet, si le nombre de publications scientifiques ne cesse de croître, elles ne sont, en général, pas destinées à être utiles à la prise de décisions, car ce ne sont pas des synthèses opérationnelles. Deux institutions britanniques, l’ESRC (Economic and social Research Council) et la fondation caritative WELLCOME vont investir respectivement 9,2 et 45 millions de £ sur cinq ans pour produire une banque de données et des outils qui aideront à synthétiser des recherches.
NATURE, 21 septembre 2024
Lucina Uddin, une professeure américaine spécialisée en neuroscience, porte plainte contre six grands éditeurs scientifiques, espérant la transformer en « class action ».
Elle leur reproche de violer les lois antitrust en empêchant un auteur (grâce à une entente, affirme-t-elle) de proposer son article à plusieurs publications en même temps, ce qui ne les incite pas à publier rapidement ces articles. D’autre part, elle considère que la pratique consistant à ne pas payer les évaluations par les pairs (peer reviews) peut s’analyser comme une fixation illégale de prix.
Dans un article paru dans PLOS ONE, Alberto BACCINI et Eugenio PETROVICH ont analysé les pourcentages d’auto-citations des auteurs d’articles scientifiques dans 50 pays sur la période 1996-2019.
Si la tendance générale est à la baisse des auto-citations, douze pays font exception : Italie, Colombie, Égypte, Indonésie, Iran, Malaisie, Pakistan, Roumanie, Fédération de Russie ; Arabie Saoudite, Thaïlande et Ukraine.
Ces exceptions semblent être liées, d’après les auteurs, au fait que dans ces pays, le nombre de citations a une influence très directe tant sur la carrière que le salaire des chercheurs.
Clarivate vient de lancer son assistant de recherche utilisant l’IA générative pour améliorer/optimiser les recherches sur Web of Science Core qui offre 92 millions de références de notices de documents publiés depuis le début du 20° siècle dans tous les domaines de la science avec un accent mis sur les sciences naturelles.
Cette interface a été testée depuis décembre 2023 par plus d’une dizaine de centres de documentation dans le monde utilisateurs de Web of Science.
Nous publierons une « review » détaillée dans le prochain numéro de BASES.
Elsevier ouvre un accès libre aux éléments cliniques et de recherche concernant le MPOX, la nouvelle maladie potentiellement contagieuse à propose de laquelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) le 14 août 2024.
Moonlit.ai est un spin-off lancé aux Pays-Bas du cabinet Deloitte, un réseau international de cabinets d’audit.
C’est un outil de recherche et de veille sur les jugements et les décisions juridiques prononcées dans 18 des États membres de la Communauté européenne plus le Royaume-Uni, la Commission Européenne, le Conseil de l’Europe et les Nations Unies. L’utilisation de l’intelligence artificielle permet le multilinguisme, la réalisation de résumé et d’analyses.
Il présente dans un rapport ses actions en faveur de l’open access déclarant en particulier : « Nous aidons les auteurs de plus de 200 pays à publier en libre accès dans plus de 600 revues entièrement en libre accès et plus de 2 100 revues hybrides, dont Nature Communications, la revue scientifique multidisciplinaire en libre accès la plus citée au monde, et Scientific Reports, la plus grande revue en libre accès au monde (par le nombre d’articles ».
Le ROR est un référentiel ouvert et mondial des structures de recherche proposant des données sur plus de 110 000 structures. Il a été lancé en 2019 et succède au Global Research Identifier Database. Une curation des données françaises est en train de se mettre en place. Au niveau français, les référentiels des structures sont par exemple :
Sources : LaLIST et Université de Grenoble Alpes
JSTOR est une bibliothèque numérique qui donne accès au contenu de milliers de revues académiques. Astor Digital Library est une base de données offrant plus de 2,5 millions d’images destinées à l’éducation et à la recherche dans les domaines de l’art, de l’architecture, des sciences humaines et des sciences sociales.
D’après le Hollywood Reporter du 13 août 2024, les artistes viennent de remporter une grande victoire dans le litige qui les oppose à la société Stable Diffusion qui propose une IA générative d’images.
Ils lui reprochent d’utiliser leurs créations sans autorisation pour entrainer son moteur d’IA. Un juge américain a considéré leur plainte comme recevable. D’autres sociétés pourraient être inquiétées.
Les motifs de censure des écrits, que ce soit pour la presse ou les livres, sont définis par chaque pays en fonction de ses contextes historique, culturel et philosophique.
Un blog de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis présente un rapport sur les lois et régulations en matière de censure dans 22 pays, imposées par les gouvernements pour des raisons de sécurité nationale, de moralité publique, ou de protection des enfants. Ce rapport met en lumière les divers enjeux stratégiques liés à l'accès à l'information dans ces différents contextes nationaux. Le document peut être téléchargé directement.
« Publish or Perish » est une expression très courante dans les milieux universitaires et de la recherche.
Elle signifie que sans un flux suffisant d’articles publiés dans de « bonnes revues », la carrière d’un chercheur est sérieusement compromise.
Cette préoccupation des chercheurs concernant la publication de leurs articles est une constante dans une carrière et elle est très souvent évoquée, en particulier dans le milieu de la recherche. Elle fait souvent aussi l’objet de polémiques.
L’expression « Publish or Perish » est, en effet, très fréquemment utilisée, et ce, depuis longtemps, si l’on en juge par le nombre de réponses affichées par Google, à savoir 964 000, même si l’on sait que l’on ne pourra pas toutes les visualiser. Le serveur Dialog quant à lui annonce que 19 400 documents contiennent l’expression, documents que l’on peut, en théorie, effectivement visualiser.
Peu d’expressions couramment employées, surtout dans le milieu professionnel, en particulier si elles sont quelque peu polémiques, deviennent le prétexte d’un jeu de société. C’est pourtant ce qui est en train d’arriver avec cette expression. En effet, d’après la publication bien connue NATURE, un psychosociologue américain du nom de Max BAI a lancé en bêta un jeu s’appelant « The Publish or Perish game ».
Ce jeu de société centré sur la publication académique — ce qui est très original — ressemble au bien connu et historique Monopoly, à ceci près que le vainqueur est celui qui a obtenu le plus grand nombre de citations d’articles qu’il a publiés. Mais tout cela se passe de façon caricaturale, le plagiat étant possible, voire encouragé, de même que le sabotage des actions des chercheurs concurrents au moyen de dénigrement ou en leur faisant subir des restrictions budgétaires.
Nous ne résistons pas au plaisir de citer les titres de certains de ces articles improbables :
« Unpacking the Aerodynamics of Flying Pigs », « Why Dogs Follow You Into the Bathroom: Insights into Canine Codependency » ou encore « The economics of Santa Claus: an analysis of infinite resource management ».
Ce jeu peut tout à fait séduire le grand public, mais les éléments satiriques auront une résonance particulière pour ceux qui auront passé suffisamment de temps dans le milieu universitaire.
D’après l’article de Nature dans lequel nous avons trouvé cette information, le jeu sera en vente dans quelques mois sur la plateforme Kickstarter. Pour être informé du lancement effectif du jeu, vous pouvez vous inscrire ici.
Fulltext Sources Online recense depuis de très nombreuses années les publications du monde entier disponibles en texte intégral sur au moins un agrégateur, parmi les 17 qu’il prend en compte.
Il n’y a plus qu’une édition annuelle au lieu de deux précédemment, mais il y a une version en ligne librement recherchable, les détails des publications étant réservées aux abonnés.
Un total de 64 636 publications sont recensées dont 467 françaises (BASES et NETSOURCES en font partie), mais 1 928 en français, tandis qu’il y a une publication en occitan et trois en islandais.
Sans surprise, pour les titres en français, plus de 80 commencent par Journal, plus de 70 par Revue, 28 par ECHO ou L’Echo, 17 par La Lettre, etc.
On notera l’absence d’agrégateurs de presse européens tels que ADAY pour la France, GBI Genios pour l’Allemagne, Swissdox pour la Suisse et Belga pour la Belgique.
Leur prise en compte aurait conduit à largement dépasser le nombre actuel de publications recensée.
La société allemande DEEPL, un des acteurs majeurs de la traduction automatique, annonce qu’il va surpasser ses concurrents que sont Google Translate et ChatGPT.
Cela devrait se faire grâce à son dernier modèle de langage LLM.
En effet, ce nouvel LLM ne s’appuie pas, pour s’entrainer, sur des données d’Internet en général, mais sur son propre jeu de données propriétaires sélectionnées et adaptées à la création de contenu et à la traduction linguistique.
Il prétend donc qu’il sera meilleur que Google Translate qui rencontre des problèmes de traduction littérale ou incorrecte.
Quant à ChatGPT, son offre de traduction automatique serait secondaire par rapport à l’ensemble de son offre alors que "DeepL est très spécialisé, ce qui est particulièrement utile dans des domaines exigeant une haute précision ». Bref, il sera meilleur là aussi.
Ces améliorations devraient faire gagner en temps et en efficacité, car il y aura moins de temps consacré à la vérification et à la correction.
Loin de vouloir concurrencer les traducteurs professionnels il se positionne comme leur « allié indispensable », une affirmation qui peut laisser songeur...
Google intensifie sa politique de diversité linguistique en annonçant l'ajout de huit nouvelles langues aux options de traduction de ses résultats de recherche, portant le total à 21. Parmi les langues ajoutées figurent l'arabe, le gujarati (une langue indienne), le coréen, le persan, le thaï, l'ourdou (parlé en Inde et au Pakistan), et le vietnamien.
Par ailleurs, Google Translate s'enrichit considérablement avec l'introduction de 110 nouvelles langues, y compris des langues régionales de France telles que le breton et l'occitan.
Les langues africaines sont également mises à l'honneur, un quart des nouvelles langues étant parlées sur le continent africain, comme le wolof, le fon, le kikongo.
Par ailleurs, on notera le tibétain et le cantonais, principal dialecte chinois depuis longtemps réclamé. Ces ajouts permettent à Google Translate de toucher plus de 614 millions de personnes supplémentaires.
Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet ambitieux lancé en 2022 visant à traduire les 1 000 langues les plus parlées à travers le monde.
En outre, Google améliore la reconnaissance vocale en apprenant à comprendre une multitude d'accents issus de diverses langues, renforçant ainsi son accessibilité et sa pertinence à l'échelle mondiale.
Nous signalons ici un post très intéressant sur le site de CLARIVATE : “'Sleeping beauties’: Yesterday’s findings fuel today’s research breakthroughs”
Valentin Bogorov, l’auteur, explique en se basant sur de nombreux exemples que l’art antérieur récent ou les connaissances les plus récentes ne sont pas nécessairement les plus intéressantes à prendre en compte dans la recherche.
Les exemples qu’il cite proviennent de domaines très différents. Il illustre son propos avec l’évolution des citations d’un article publié en 1948 intitulé “An Approach Toward a Rational Classification of Climate” écrit par Charles W. Thornthwaite, un éminent géographe et climatologue américain qui a peu retenu l’attention jusqu’à l’année 2 000. À aujourd’hui, il a été cité plus de 5 900 fois par des chercheurs de 143 pays, sachant que plus de 90 % des citations sont postérieures à l’an 2000.
CLARIVATE est l’éditeur du Journal Citation Reports. Il produit le facteur d’impact (Impact Factor) qui est calculé par une formule qui prend en compte le nombre de citations des articles d’une publication.
Bien qu’il soit controversé, le facteur d’impact est l’indicateur de la notoriété d’une publication le plus utilisé actuellement. Il contribue, en particulier, à évaluer la qualité du travail des chercheurs.
Pour l’édition 2024, 17 publications ont perdu leur facteur d’impact à cause d’une suspicion de manipulation des citations. Il leur est reproché, en particulier, d’avoir abusé des autocitations.
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