Le blog Retractation Watch existe depuis 2010 et recense plus de 59 000 articles rétractés. Sa notoriété va grandissant d’autant qu’il a récemment été acquis par CrossRef.
La rétractation d’un article peut être due à différentes raisons telles que fabrication de données, manipulation des résultats, plagiat, erreurs méthodologiques, manipulation d’images, manquements éthiques…
On en parle de plus en plus, car on est dans la problématique plus générale de fake news, sujet très « tendance ».
Un problème majeur réside dans le fait que le retrait d'un article n'empêche pas celui-ci de continuer à être cité, ce qui contribue à la diffusion de résultats erronés, fausse les résultats des méta-analyses et peut également avoir un impact négatif sur les politiques publiques ou la pratique clinique.
Marc Joëts et Valérie Mignon ont publié un long (50 pages) document de travail sur le temps qu’il fallait pour « tuer « un zombie paper.
Ils sont partis d’un ensemble de 25 480 articles de recherche rétractés sur la période 1923-2023 issus de « Retractation Watch ». Leur conclusion est que quand un article est rétracté, c’est en moyenne 1 045 jours, soit près de trois ans, après sa publication.
Cette moyenne cache des disparités importantes, en effet, les pays d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord sont en général plus rapides que ceux d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Europe de l’Est.
Mais la rétractation d’un article n’a pas pour conséquence automatique que l’article cesse d’être cité.
C’est donc un vrai problème.
Quels sont les champions des articles retractés ? (février 2025)
Les articles rétractés sont très peu signalés dans les archives ouvertes (janvier 2025)
Quand la course à la publication menace la qualité scientifique : le cas Hindawi et la rétractation record de 2022 (decembre 2024)
14 000 articles retractés sur arXiv depuis 1991: WithdrarXiv les analyse (decembre 2024)
La Special Libraries association (SLA), a annoncé avoir entamé sa dissolution dont le processus prendra fin en avril 2026. Cette démarche a pour but d’éviter une faillite pure et simple, en gardant le contrôle des opérations.
C’est une perte très significative pour les professionnels nord-américains de l’information, tant cette association avait un rôle central. C'est aussi un symbole qui va disparaître pour la profession toute entière dans le monde de l'information.
La SLA a été créée aux États-Unis en 1909 et ne compte plus aujourd’hui qu’un peu plus de 1 000 membres dont certains non-américains.Nous avons pu retrouver que le nombre de membres avait même dépassé les 14.000 en 1993-94.
Cette dissolution est due à plusieurs facteurs d’après l’association elle-même :
Kent Anderson qui publie la newsletter électronique The Geyser apporte des éléments complémentaires :
Cet événement marque une étape dans la transformation profonde du monde de l’information, bouleversé par les innovations technologiques successives, face auxquelles l'adaptation est un enjeu crucila et complexe.
SAKANA AI, une start up japonaise fondée par deux anciens chercheurs de Google, a développé l’outil AI scientist est capable d’écrire des articles de recherche d’une qualité suffisante pour être acceptée par une revue par les pairs (peer review).
Certes, sur les trois articles qui avaient été soumis, un seul a obtenu une évaluation suffisante. Mais cela est considéré comme un grand succès, car, d’après la société, c’est la première fois que cela arrive. Les chercheurs ont l’honnêteté de préciser que le jury auquel avaient été présentés les trois articles parmi 43 savait que certains articles pouvaient avoir été écrits par une IA.
Lire aussi : Une nouvelle forme de Peer Review se développe rapidement
Ces trois articles ont été générés de bout en bout par l'IA, sans aucune intervention humaine. L'IA Scientist-v2 a développé une hypothèse scientifique, conçu des expériences pour la valider, rédigé et perfectionné le code pour les exécuter, analysé les données et les a présentées sous forme de chiffres. Elle a également rédigé l'ensemble du manuscrit scientifique, du titre à la référence finale, en incluant la mise en place des figures et l'intégralité du formatage.
L’outil AI Scientist a été entrainé dans trois sous-domaines du « machine learning ».
Les chercheurs de SAKANA AI ont fusionné différents modèles de fondation plutôt que de partir de zéro et la nouveauté réside dans l’algorithme créé, qui s’inspire de la nature, pour automatiser le processus.
The AI Scientist Generates its First Peer-Reviewed Scientific Publication
The AI Scientist: Towards Fully Automated Open-Ended Scientific Discovery, LIU et al 2024
On parle de plus en plus du problème des articles (scientifiques) rétractés.
Plusieurs raisons peuvent conduire à la rétractation d’un article :
. Mauvaise conduite scientifique telle qu'invention ou falsification de données
. Plagiat ou auto-plagiat
. Erreurs non intentionnelles, par exemple biais expérimentaux ou erreurs statistiques
. Problème d’éthique par exemple concernant le bien-être animal
. Article soumis à plusieurs revues ou morcellement d’une étude en multiples articles
. Utilisation de textes ou d’images protégées
. Article issu d’une « paper mill »(entreprises vendant des articles fictifs ou plagiés)
Comme on le voit, les raisons ne manquent pas.
Si le phénomène est choquant avec 40 000 articles rétractés pendant les dix dernières années, il faut cependant rapporter ce chiffre au 50 millions d’articles publiés durant cette période, ce qui représente moins de 0,1% même si ce chiffre est sûrement sous-évalué.
Comme on peut s’en douter il y a des champions tels que la Chine d’où sont issus près de 60% des articles rétractés. Ce sont les petits hôpitaux ou les universités dans le domaine médical qui se distinguent particulièrement.
En dehors de la Chine, d’autres champions sont la Ghazi University au Pakistan, la Addis Ababa University en Ethiopie l’Institute of Engineering and Technology à Coimbatore en Inde. La King Saud University à RiYadh en Arabie Saoudite est également bien placée.
On trouvera des informations beaucoup plus détaillées dans l’excellent article de Nature « These universities have the most retracted scientific articles » du 20 février 2025 Vol 638 pp 596-599.
Wiley a récemment mené une étude auprès de près de 5 000 chercheurs sur leurs utilisations actuelles de l’IA et la probabilité de leurs futures utilisations.
Le questionnaire a porté sur 43 cas d’utilisations spécifiques de l’IA dans l’ensemble du processus de recherche.
Les principaux résultats sont les suivants :
À la suite de cette étude, Wiley élabore des directives à destination des auteurs pour une utilisation efficace et responsable de l’IA.
Le rapport est disponible sur ce site.
Les archives ouvertes ont été créées pour améliorer la visibilité des articles académiques et en faciliter l’accès. Elles s’inscrivent dans les idéaux de la science ouverte promouvant la transparence et l’accessibilité.
Ils sont partis d’une liste de 24 430 articles publiés entre 2013 et 2023 ayant fait l’objet d’une rétractation ou d’une correction. Ils les ont identifiés en cherchant tous les articles dont il est fait mention dans Retractation Watch ayant un DOI (Digital Object Identifier) mais pas nécessairement en open access.
Sur les 24 430 articles, ils en ont trouvé 7 560 ayant au moins une présence dans une des 369 archives ouvertes qu’explorées grâce à Unpaywall.
Afin de pouvoir effectuer une évaluation manuelle, faute d’outils pour le faire automatiquement, ils ont choisi HAL l’archive ouverte gérée par le CCSD (Centre pour la Communication Scientifique Directe) sous la triple tutelle du CNRS, de l’INRIA et de l’INRAE. C’est, en taille, le deuxième après un site de la NASA.
Le résultat est brutal.
En effet, sur les 141 articles identifiés dans HAL, 128, soit 91%, n’ont fait aucune mention d’une rétractation ou d’une correction.
Référence de l’article :
Bordignon, F. (2025), Moving Open Repositories out of the Blind Spot of Initiatives to Correct the Scholarly Record. Learned Publishing, 38: e1655.
SAGE annonce avoir adopté l’outil Dimensions Author Check qui permet une vérification de l’intégrité de la recherche qu’il publie. Cet outil examine les historiques de publications des auteurs et leurs réseaux afin de repérer toute activité inhabituelle comme les rétractations.
Il vérifie aussi s’il existe d’éventuelles collaborations avec des « paper mills (« moulins à papier ») ainsi que l’existence dans les articles de phrases « torturées ».
Ces phrases torturées ont pour objectif de tromper les logiciels anti-plagiat.
Par exemple, en français, une insuffisance rénale devient ainsi une déception du rein (ou rénale), l’intelligence artificielle une conscience contrefaite ou, enfin, un acide nucléique un corrosif nucléique.
Dans un texte récent « Mesures et démesures de la publication scientifique », le mouvement « Ouvrir la science » attire l’attention sur l’augmentation très rapide , voire exponentielle, du nombre d’articles scientifiques publiés. Elle considère qu’elle n’est plus compatible avec le maintien de la qualité scientifique et la confiance dans les résultats obtenus par le minutieux travail de la relecture par les pairs.
Si les éditeurs « classiques » augmentent leur catalogue dans des proportions « raisonnables », ce billet cite trois éditeurs qui sont Frontiers, MDPI et Hindawi en remarquant la très forte croissance du nombre d’articles qu’ils publient. Cette forte croissance est liée, en particulier, à la publication de numéros spéciaux, notamment en 2022.
Retractation Watch signale, pour sa part, que Hindawi a retracté plus de 8 000 articles rien que pour l'année 2022, ce qui semble constituer un record. Wiley qui avait racheté cet éditeur en 2021 a décidé de ne plus utiliser la marque Hindawi et de ne garder que les quelques revues « irréprochables » de cet éditeur.
Un article très intéressant vient de paraître sur le site de preprint arXiv.
Il présente et analyse un ensemble de 14 000 articles publiés dans arXiv et rétractésdepuis l’origine d’arXiv en 1991 jusqu’à septembre 2024.
Ces articles rétractés sont accompagnés des commentaires liés à la rétractation. De plus, les auteurs ont classé les raisons des rétractations en 10 catégories :
Autre remarque intéressante : les rétractations sont relativement fréquentes dans le domaine médical, par contre, elles sont rares, voire absentes dans le domaine informatique.
Ce nouveau guide propose une liste de « repositories de confiance dans différents domaines de recherche avec une évaluation de leur conformité avec les règles du Programme cadre Horizon Europe qui couvre, rappelons-le, la période 2021 à 2027.
Naviguer parmi les exigences concernant la science ouverte de l’ "Horizon Europe Model Grant Agreement" (MAGA) peut être difficile pour les chercheurs.
Le guide leur donne des recommandations pour sélectionner le(s) « repository/ies où déposer leurs résultats de recherche, en précisant que cela n’est pas un « liste blanche » ni une validation.
Cette démarche s’inscrit dans la promotion de la science ouverte et doit favoriser la collaboration entre chercheurs en Europe et plus largement.
La nouvelle édition du guide recense 241 « repositories » dont 186 ont été jugés dignes de confiance. La liste sous forme de tableau Excel avec de nombreux critères est accessible ici.
Parmi les mieux cotés, on signalera notre HAL national et l'Européen Zenodo.
CFNEWS IMMO publie en continu des informations très détaillées sur les deals immobiliers, essentiellement en France. Ces informations forment la matière première d’une base de deals qui regroupe plus de 6 500 opérations. La description de ces opérations est extrêmement détaillée, constituant autant de critères utilisables pour rechercher dans la base de deals.
Les deals immobiliers dont il est question ici sont exclusivement des deals professionnels. Une offre d’essai de huit jours est proposée pour se familiariser avec le site et le tester.