Dans ce nouvel épisode de notre série consacrée aux sources d’informations par pays, nous nous intéressons aujourd’hui à l’Ukraine.
Le plus grand pays d’Europe en superficie (Russie exceptée) possède en effet un important potentiel, malgré une situation économique et géopolitique complexe.
Pays doté d’une main-d’œuvre à la fois bon marché et qualifiée, large marché de 45 millions d’habitants qui a entamé un processus de rapprochement avec l’Union Européenne, le potentiel de l’Ukraine est en même temps toujours affecté par une corruption endémique, une croissance atone et une situation sécuritaire toujours instable.
Au début de l’année 2016, la majorité des indicateurs économiques de l’Ukraine restaient incertains, malgré une relative stabilisation de la situation depuis 2015 : ainsi, après un effondrement du PIB de 12 % en 2015, la Banque Mondiale prévoit une croissance de 1 % en 2016. L’inflation se maintenait à près de 40 % fin 2015, bien qu’elle soit sur une pente descendante depuis le milieu de l’année. Les exportations ukrainiennes vers l’UE se sont aussi effondrées d’un tiers en 2015 par rapport à 2014 : l’UE reste néanmoins la première destination des exportations ukrainiennes (31,8 % des exportations), devant la Russie (17 %) et la Turquie (6,3 %).
Au-delà de cette situation conjoncturelle difficile, l’Ukraine possède néanmoins plusieurs atouts. Le pays a entamé depuis deux ans un rapprochement avec l’Union Européenne, qui a culminé (d’un point de vue économique, du moins) au 1er janvier avec l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange. Cet accord offre un accès quasi-total (quelques restrictions sont maintenues sur certains secteurs) au marché européen pour les entreprises ukrainiennes, et permettra à terme aux entreprises européennes de bénéficier de la même liberté sur le marché ukrainien.
Ce rapprochement se caractérise de plus par une modification de la législation commerciale ukrainienne visant à la rapprocher des standards européens : à terme, cela facilitera les échanges commerciaux entre l’Ukraine et l’Europe. En plus de cet accord, le rapprochement avec l’UE implique pour l’Ukraine de réaliser un nombre important de réformes destinées à libéraliser son économie, à faciliter l’arrivée d’investisseurs étrangers et à réduire une corruption qui représente encore aujourd’hui l’un des principaux freins à l’investissement. Et si les succès de ces réformes tiennent pour l’heure plus de la rhétorique que du fait établi, le mouvement engagé est réel.
Autre point fort de l’Ukraine, son secteur agricole, l’un des rares à avoir résisté à la récente crise économique, notamment grâce à des investissements massifs réalisés ces dernières années. On peut aussi mentionner le secteur pharmaceutique, qui devrait rester attractif pour des raisons démographiques (la population ukrainienne vieillit) mais aussi car le secteur de la santé est un secteur-clé devant être réformé dans les années à venir, ce qui devrait apporter de nouvelles opportunités pour les entreprises étrangères : au début de l’année 2016, l’entreprise française Sanofi Pasteur a ainsi livré près de 3,7 millions de vaccins contre la polio en Ukraine.
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