On voit paraître régulièrement sur le Web et dans la presse des études et sondages sur les pratiques informationnelles des internautes sur le Web et les médias sociaux.
Un rapport du sérieux Pew Research Center publié cet été sur l’usage des médias sociaux dans l’accès à l’information montrait que 67% des américains s’informaient via les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram, Whatsapp) et la moitié d’entre eux sur Facebook.
Les médias traditionnels n’en étaient pas pour autant délaissés mais perçus comme un complément. Cette tendance ne s’applique d’ailleurs pas qu’aux américains mais bien à travers le monde entier.
Aurait-on donc une vue d’ensemble de l’information en consultant uniquement les médias sociaux ?
Toutes ces études, rapports et sondages s’intéressent à l’accès à l’information dans un cadre privé et non professionnel. Mais la recherche d’information et la veille dans un cadre professionnel n’échappe pas à ce phénomène : le développement des plateformes de social media monitoring qui représentent aujourd’hui la partie la plus visible des outils de veille montrent bien l’importance des médias sociaux dans le processus de veille et de collecte de l’information.
Même si, contrairement à ce que leur appellation pourrait laisser croire, ces plateformes vont au-delà de la stricte surveillance des médias sociaux, notamment par la surveillance des sites d’actualités, blogs, forums, etc., on reste essentiellement dans l’univers de l’information gratuite et librement accessible sur le Web, ce qui exclut une multitude de sources d’informations très qualifiées mais payantes.
Et comme il est très difficile a priori d’évaluer la place des médias sociaux dans un processus de veille et la part d’information non retrouvée en se limitant à ces seules sources, nous avons décidé de mener différents tests dans des secteurs d’activité divers au cours des prochains numéros.
Pour ce premier article, nous avons choisi le secteur de l’énergie et plus précisément la surveillance des projets éoliens en France (détection de nouveaux projets, avancement des projets, attribution des contrats, annulation de projets, etc.). Notre recherche s’est portée sur le derniers mois.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Comme nous avons eu l’occasion de le mentionner à maintes reprises, la veille et la recherche d’information ne peuvent bien souvent pas être appréhendées à l’échelle d’une seule langue ou tout du moins uniquement en français.
Cela s’applique aussi bien à la veille concurrentielle, stratégique, marketing, réglementaire, scientifique, technique ou encore brevet.
Prenez par exemple une veille concurrentielle dans le secteur de l’industrie : il y a tout de même de bonnes chances que certains concurrents soient basés ou disposent d’une présence à l’étranger, notamment pour leurs sites de production.
Un lancement de produit ou un événement peut avoir une résonance en dehors des frontières. Dès lors, suivre les retombées à l’international est également inévitable.
Et du côté de la veille scientifique et technique, on n’oubliera pas non plus qu’une grande partie des revues scientifiques sont en langue anglaise et non en français.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
PANORAMA
• Tirer parti de la recherche visuelle et d’images pour la veille
MOTEURS DE RECHERCHE
• La guerre Bing versus Google : Bing contre-attaque sur de nouveaux terrains
OUTILS DE VEILLE
• L’IA au service de l’analyse des sentiments
FICHE INDUSTRIE
• Industrie pharmaceutique : panorama des sources d’informations
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Quand on pense recherche d’information et veille, on pense généralement au texte et moins à l’image. Dans l’imaginaire collectif, la recherche de contenus visuels renvoie davantage à l’iconographie et aux applications grand public qu’à un usage professionnel. Le lien entre les images et la veille concurrentielle et stratégique n’est pas une évidence...
Les outils du Web dédiés aux images (moteurs de recherche, bases de données, réseaux sociaux) ne sont pas nouveaux mais ils ne cessent de se multiplier et de se perfectionner. Le développement de l’intelligence artificielle y est pour quelque chose.
D’autre part, on remarque ces derniers temps une tendance prenant toujours plus d’ampleur : la recherche visuelle. On ne cherche plus seulement des images à partir de contenu textuel (mots-clé) mais l’image elle-même peut devenir le point de départ de la recherche en lieu et place des mots-clés.
Nous avons choisi dans cet article de faire le point sur les dernières évolutions en matière de recherche visuelle, de dresser un panorama des outils qui y ont recours et de ceux disponibles pour la recherche d’images. Nous montrerons ensuite dans quels cas la recherche visuelle ou d’images peut avoir un intérêt pour la recherche d’information et la veille et quelles sont les méthodes à adopter en fonction de chaque situation.
La recherche par l’image n’est pas un phénomène nouveau. On estime que la recherche visuelle a fait son apparition il y a presque dix ans, en 2008, avec le lancement de TinEye, le premier moteur de recherche inversée. Il suffit dans ce type de recherche de charger une image depuis son ordinateur ou d’entrer l’url d’une image sur le Web pour que le moteur retrouve des images identiques ou similaires disponibles sur le Web. Deux ans plus tard, Google s’est lancé dans la course avec son application Google Goggles pour chercher de l’information à partir de photos prises avec son téléphone.
Mais avec le développement de l’intelligence artificielle, la recherche visuelle progresse et pas uniquement chez les moteurs de recherche traditionnels.
Google et Bing proposent désormais tous deux des fonctionnalités de recherche inversée.
TinEye existe toujours mais on pourra également citer Imageraider (https://www.imageraider.com) et RevEye Reverse Image Search, une extension Chrome qui permet de lancer des recherches d’images inversées sur Google, Tineye, Yandex et Baidu.
Mais Google ne s’arrête pas là. Il a présenté en mai dernier une nouvelle fonctionnalité destinée à son Google Assistant et Google Photos appelée Google Lens.
L’utilisateur n’aura qu’à pointer son téléphone vers quelque chose pour que Google lui donne des informations à son sujet. S’il s’agit d’une fleur, l’utilisateur aura des informations sur son espèce, s’il s’agit d’un restaurant sur les avis de consommateurs, s’il s’agit d’une affiche de concert des informations sur l’artiste et la possibilité d’acheter les billets et ainsi de suite.
Pour l’instant, Google n’a pas dévoilé la date de lancement de Google Lens.
Parmi les autres acteurs ayant investi la recherche visuelle, on compte également les réseaux sociaux dédiés à l’image, principalement Pinterest.
Pinterest a été lancé en 2010 et permet à ses utilisateurs de créer et partager des collections d’images repérées sur le Web.
A la fin de l’année 2015, Pinterest a lancé son propre outil de recherche visuelle pour effectuer des recherches au sein d’une image en sélectionnant des éléments précis présents dans l’image et ainsi repérer des objets similaires à ceux sélectionnés sur l’écran. Le moteur interne du site ne permet cependant pas d’effectuer des recherches très élaborées. On peut ainsi rechercher sur l’intégralité des contenus, les personnes ou les boards (des tableaux de bords créés par les utilisateurs du réseau).
En 2017, Pinterest a ajouté trois nouvelles fonctionnalités liées à la recherche visuelle :
Les sites de vente en ligne ont également massivement investi dans la recherche visuelle. L’image devient alors un outil au service de la puissance commerciale.
Amazon propose un outil de recherche visuelle baptisé Amazon Remembers depuis 2009 mais vient d’améliorer considérablement cette fonctionnalité. Les utilisateurs peuvent désormais prendre des photos de vêtements, objets ou codes barre, les ajouter à la barre de recherche d’Amazon et visualiser les objets correspondants ou proches dans l’interface d’Amazon.
Ebay vient également de lancer plusieurs fonctionnalités de recherche visuelle en permettant notamment d’intégrer des photos d’objets réels (Image search) ou en partageant des urls de sites (Find it on Ebay) pour rechercher des objets similaires dans sa plateforme.
Zalando propose également une fonctionnalité de recherche visuelle basée sur la similarité depuis 2014 et travaille actuellement sur des projets liés au machine learning et à l’intelligence artificielle permettant de détecter les couleurs, textures et matières des produits pour bien les catégoriser et les rechercher.
On sait également qu’ASOS et d’autres boutiques en ligne travaillent sur ces développements.
Même si jusqu’à présent les innovations en matière de recherche visuelle concernent principalement les outils grands publics, les outils professionnels et notamment les outils de veille commencent eux aussi à s’intéresser à cette question.
Les précurseurs en la matière ont été Talkwalker début 2016 mais d’autres acteurs comme Digimind, Radarly ou Brandwatch ont ensuite rapidement suivi. Tous proposent une solution de reconnaissance d’images permettant de repérer des logos de marques sur des images et, ce, même si le nom de la marque n’est cité nulle part.
Nous reviendrons sur cette question dans un prochain article en comparant les solutions proposées par les différents acteurs.
Sur un créneau bien spécifique, on pensera également aux outils de détection de contrefaçons. A partir d’images des produits, ces outils crawlent le Web et parviennent à y détecter des contrefaçons.
Parmi ces acteurs, on pourra citer notamment :
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Être un concurrent direct de Google n’est sûrement pas facile tous les jours...
On apprenait il y a peu qu’Apple avait décidé de remplacer Bing par Google sur IoS et Mac. Désormais, les utilisateurs des produits Apple effectueront donc leurs recherches Web par défaut sur Google.
Un nouveau coup dur pour Bing, qui n’en est pourtant pas à sa première déconvenue.
Bing, élaboré par Microsoft et qui s’appelait précédemment Live Search a été lancé en juin 2009.
Contrairement à de nombreux moteurs qui ont opté pour un positionnement différent de celui de Google (respect de la vie privée, moteurs de questions/réponses, etc.), Bing se pose depuis ses débuts en concurrent frontal : on retrouve les différentes variantes du moteur : Web, News, Images, Videos, Maps, les fonctionnalités de recherche sont très similaires, etc.
Mais Bing n’a jamais réussi à dépasser Google ni même à s’en approcher en termes de popularité.
Source : http://gs.statcounter.com
De son côté, Bing a récemment publié des statistiques indiquant qu’il aurait 19 % des parts de trafic en France et 33% aux Etats-Unis... Chiffres incohérents par rapport à ceux publiés sur Statcounter. Même s’il est impossible pour nous de savoir qui dit vrai, toujours est-il que Bing est et reste toujours loin derrière Google.
Preuve en est la série de tentatives désespérées de Microsoft pour fidéliser ses utilisateurs. On apprenait ainsi en juin dernier que Microsoft allait lancer en France son programme de fidélité Rewards qui permet aux utilisateurs effectuant des recherches dans Bing de cumuler des points permettant ensuite d’acheter des produits et contenus Microsoft. Notons que ce programme existe depuis 2010 aux Etats Unis.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
L’analyse automatique des sentiments n’est pas un phénomène nouveau mais était jusqu’à maintenant le point noir des plateformes de veille.
Presque toutes les plateformes de social monitoring/listening comme Meltwater, Radarly, Brandwatch, Talkwalker, Synthesio, etc. en proposent depuis des années mais le résultat était souvent décevant et peu fiable.
Mais le développement de l’intelligence artificielle et du machine learning pourrait bien faire changer les choses...
Alors, quand nous avons vu que la plateforme de veille Talkwalker proposait « une nouvelle technologie d’analyse de sentiments basée sur l’apprentissage profond (« deep learning ») qui permet aux marques d’analyser l’opinion de ses consommateurs avec un taux de précision de 90% », nous avons voulu en savoir plus.
L’intelligence artificielle et le machine learning sont certainement les sujets les plus en vogue de 2017 à tel point qu’ils sont utilisés à toutes les sauces sans que cela soit toujours justifié. On ne compte plus les éditeurs d’outils et logiciels qui annoncent avec pertes et fracas leur plongée dans le monde de l’intelligence artificielle alors qu’ils ne font que proposer une nouvelle version de leur plateforme...
Dans le cas de Talkwalker, bonne nouvelle, il est vraiment question de machine learning !
Déjà abonné ? Connectez-vous...
L’industrie pharmaceutique est un secteur riche en informations de diverses natures, ce qui implique de disposer de multiples sources pour accéder à l’information la plus pertinente et la plus à jour.
Les différents métiers de l’industrie du médicament font appel à des sources spécialisées abordant les aspects scientifiques, cliniques, médicaux, techniques, réglementaires ou financiers du domaine.
Les informations produites en particulier pendant la phase de Recherche et Développement sont jalousement gardées par les entreprises concernées, qui les délivrent au compte-goutte et sous un format visant à séduire les marchés (pour les groupes cotés en bourse).
Reconstruire une image fidèle de l’activité des concurrents pendant les premières années de vie d’une nouvelle molécule exige de recouper plusieurs sources d’information de natures différentes.
Un certain nombre d’éditeurs proposent des bases de données accessibles en ligne et rassemblant les différents éléments d’information relatives aux molécules en développement, centrées autour de fiches molécules reliées entre elles par de nombreux index thématiques. Les informations retenues proviennent d’une multitude de sources comme les brevets, les articles scientifiques, les essais cliniques, la communication institutionnelle des entreprises (rapport annuel, site web, communiqués de presse, présentations aux investisseurs), les communications et posters aux conférences, etc.
Les plateformes de consultation pour accéder à ces informations très riches sont de plus en plus intuitives, permettant de s’affranchir de la connaissance d’un langage de commande pour réaliser des recherches avancées. Le développement de services annexes devient la norme (différents formats d’export « prêts à l’emploi », modules d’analyse et de statistiques, internalisation de pans entiers de la base de données au travers d’APIs, etc.).
Ces bases, très chères (plusieurs milliers d’euros par accès individuel et par an), et présentant chacune leurs avantages et leurs inconvénients, sont le point de départ indispensable à tout panorama de la compétition autour d’une indication, d’un mécanisme d’action ou tout autre angle de vue stratégique pour les décideurs. Ces bases conservant leur historique, il convient également d’alerter sur le fait que la grande partie des informations présentées concernent finalement des molécules qui ne sont plus actuellement développées.
Parmi les bases incontournables, on pourra citer :
Pour parvenir à gérer et recroiser aisément les nombreux résultats générés par ces différentes bases, une société, Bizint, a même développé une suite logicielle dédiée qui permet de créer automatiquement des tableaux récapitulatifs (Bizint Smart Chart for Drug Pipelines).
Malgré la richesse des informations ainsi collectées, il convient de compléter la récolte en assistant aux congrès spécialisés, ou de déléguer cette tâche aux médecins et chercheurs de l’entreprise qui y assistent. Un dernier effort consistera à rassembler ces informations dans un rapport final qu’il conviendra de rediffuser en interne.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
METHODOLOGIE
• Identifier experts, influenceurs ou talents : sources et méthodologie
TENDANCES
• La recherche vocale : quelles conséquences pour la veille et la recherche d’informations ?
CAS PRATIQUE
• Comment repérer les contrats gagnés par ses concurrents ?
OUTILS DE VEILLE
• Le paradoxe des outils de veille gratuits ou freemium
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Nous avions consacré la Une du dernier numéro de NETSOURCES à la recherche d’information appliquée aux personnes.
Cet article portait sur un aspect spécifique : la recherche et la veille sur des personnes dont on connaît le ou les noms (dans le cadre d’une démarche de e-réputation, de réalisation de biographies, de vérification d’informations sur une personne, ou pour retrouver des déclarations).
Cette fois-ci, nous allons aborder l’autre pendant de la recherche d’information sur les personnes : l’identification d’experts, d’influenceurs, ou de talents répondant à des critères précis.
Cette problématique concerne différents secteurs et professions comme :
Déjà abonné ? Connectez-vous...
A écouter les dirigeants de Google ces derniers mois, la voix est l’avenir de la recherche sur le Web.
Après les évolutions des moteurs et notamment de Google vers la recherche sémantique (voir notre article « La mort annoncée de la recherche booléenne ? » - BASES n°340 - Septembre 2016), l’heure serait donc à la recherche vocale.
Si les évolutions de la recherche sémantique ont bien impacté les pratiques de recherches d’informations professionnelles et de veille, peut-on en dire de même pour la recherche vocale ?
Depuis le début de l’année, on voit fleurir diverses études montrant l’utilisation croissante de la recherche vocale, notamment aux Etats-Unis. Mais que nous disent-elles exactement ?
Une première étude menée par le site Stone Temple (http://bit.ly/2jtAcOA) et publiée en janvier 2017 sur les usages de la recherche vocale montre effectivement que cette pratique se développe aux Etats-Unis :
On est donc plutôt dans la sphère privée que professionnelle et les questions posées sont simples et d’ordre pratique comme trouver l’adresse d’un restaurant ou l’horaire d’une séance de cinéma.
Déjà abonné ? Connectez-vous...