Entretien croisé entre Joseph Noumbissi, Conseiller - Gestion de l’information documentaire chez Hydro-Québec et Carole Tisserand-Barthole, rédactrice en chef de BASES et NETSOURCES
"L’information est un actif essentiel dans les organisations, et fournit de nombreux avantages, notamment stratégiques, concurrentiels, technologiques, commerciaux, etc.
La survie des services documentaires ou d’information tient essentiellement à leurs capacités d’adaptation et d’innovation.
Les professionnels de l’information, par leur connaissance des sources et des moyens de les exploiter de façon optimale, constituent donc un atout important pour les organisations."
Nous apprenions il y a quelques jours que Pubmed testait une nouvelle interface. Celle-ci est accessible sur Pubmed Labs (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/labs/pubmed) et n’a pas vocation à supplanter l’interface actuelle pour le moment. Le but étant de tester de nouvelles fonctionnalités.
Parmi les nouveautés, on notera :
TableBase a longtemps été accessible sur Dialog mais avait été abandonnée lors du passage à Proquest Dialog. La voici de retour.
Cette banque de données est très originale dans la mesure où elle sélectionne des articles de la presse économique internationale depuis 1996 contenant des tableaux qu’elle reprend en détail.
Ces tableaux peuvent être des classements de marques ou d’entreprises, des parts de marché, des nombres de points de vente, des statistiques de production ou de consommation, etc.
Produite par Gale (Cengage Learning), une indexation détaillée permet de bien cibler les résultats.
TableBase est mise à jour chaque semaine.
C’est l’occasion de rappeler que Proquest Dialog offre, comme Dialog auparavant, plusieurs banques de données importantes dans le domaine du business/marketing telles que ABI/Inform Professional, Gale Group PROMT®, ou encore Business & Industry Database.
Nous avons voulu récemment effectuer une recherche dans HighWire Press en complément de recherches dans Proquest Dialog, Scopus et STN sur un sujet qui générait peu de réponses. C’est à cette occasion que nous avons appris qu’HighWire Press avait abandonné son moteur de recherche qui permettait de rechercher dans un grand nombre de publications académiques.
Il n’offre plus maintenant qu’un service aux éditeurs pour constituer leur site Web.
Quant à la recherche, quand nous avons posé la question, notre interlocuteur nous a renvoyé sur … Google Scholar, dommage...
Rappelons qu’HighWire Press a été créé en 1995 au sein de la bibliothèque de l’Université de Stanford en Californie. Nous l’avions présenté dans le n° 290 (Février 2012) de BASES.
Il y a une dizaine d’années, le RSS était LE sujet qui alimentait les discussions des professionnels de l’information. La fameuse icône orange se propageait sur la majorité des sites d’information, de nouveaux lecteurs de flux RSS gratuits se créaient toutes les semaines et tous les acteurs de la formation en infodoc proposaient des stages pour tirer parti du RSS pour la veille.
Car pour les professionnels de l’information, le RSS était avant tout la découverte d’un format qui offrait un moyen simple et efficace pour suivre les nouveautés d’un site sans se rendre régulièrement sur celui-ci pour y consulter les nouveautés et sans recourir à un outil de surveillance de pages généralement payant et moins intuitif.
Mais force est de constater que le RSS semble avoir perdu de sa splendeur au profit des réseaux sociaux. De nombreux sites ont ainsi supprimé leurs flux RSS, du moins en apparence, mais proposent toutes une collection de boutons Twitter, Facebook, LinkedIn, YouTube, Instagram, Pinterest etc. pour suivre leurs actualités.
Pour la veille et la recherche d’information, le moteur Google est un outil indispensable, pour rechercher sur le Web ouvert et gratuit ainsi que pour détecter des sources pertinentes dans le cadre du sourcing.
Les relations entre le géant américain et les professionnels de la veille sont cependant compliquées. Ces derniers se voient par exemple dépossédés de leur rôle d’intermédiaire auprès des usagers, désillusionnés quant à la stratégie à long-terme de Google mais doivent également faire face aux retraits réguliers de produits et fonctionnalités très utilisées par les veilleurs.
Depuis de nombreuses années, la recherche d’information sur le Web fait la part belle aux outils généralistes : Google, Bing, Twitter, etc. Et une partie non négligeable des outils de recherche thématiques gratuits (les annuaires thématiques par exemple) disponibles sur le Web ouvert et qui existaient depuis de nombreuses années ont aujourd’hui disparu ou ne sont plus mis à jour.
Alors qu’il y a une dizaine d’années, on disposait de toute une panoplie d’outils pour rechercher de l’information sur le Web ouvert (annuaires, moteurs, métamoteurs, moteurs spécialisés et thématiques, etc.), ces dernières années, on avait le sentiment que le choix s’était considérablement réduit pour ne laisser la place qu’à Google ou aux moteurs internes des grands médias sociaux comme Twitter, Facebook, LinkedIn, etc.
Précisons que nous nous intéressons ici aux outils gratuits de recherche sur le Web et non aux serveurs et bases de données qui continuent d’exister et de se développer.
Dans le secteur de la recherche, il est en ce moment beaucoup question des « revues prédatrices », en l’occurrence des revues pseudo-scientifiques dont le but principal est l’enrichissement plutôt que l’avancement de la recherche.
Les chercheurs sont généralement sollicités par email par ces revues et invités à soumettre des articles. Elles fonctionnent sur le modèle du libre accès où les auteurs payent pour que leurs articles soient publiés. Mais dans le cas des revues prédatrices, n’importe quel article est accepté et publié, les comités éditoriaux étant souvent composés de membres fictifs ou de chercheurs dont les noms ont été inscrits sans leur accord.
Jeffrey Beall, un bibliothécaire de l’Université du Colorado à Denver avait mis en ligne une liste des revues prédatrices pour aider les chercheurs à ne pas se faire piéger, liste qui a malheureusement été retirée en janvier dernier suite aux nombreuses pressions qu’il a reçues.
OPEN ACCESS • Accès à la littérature scientifique : les voies de l’« open access »
SERVEURS • Questel reprend les acquisitions
INFORMATION SCIENTIFIQUE
• Scopus aide gratuitement à identifier les auteurs et leurs publications
MÉTHODOLOGIE • Comment retrouver de vieux articles de presse ?
AGRÉGATEURS DE PRESSE • La recherche en…tique
RETOUR D’EXPÉRIENCE
• Fanny Glassier, documentaliste à KEDGE Business School : le défi de la formation
OUTILS • TERMIUM Plus, une source de terminologie d'origine canadienne
EN BREF • L’actualité de l’été
A l’occasion de la dernière réunion annuelle du CFIB (Club francophone d’information brevet), Marie-Pierre Vidonne, directrice du cabinet suisse Innovea, a fait un fort utile tour d’horizon des possibilités de libre accès (open access) à la littérature scientifique.
Ces problématiques sont apparues peu après que les articles scientifiques soient devenus disponibles sous forme électronique. S’est, en effet, alors posé le problème des modalités de leur accessibilité.
Après une petite pause d’un an et demi qui a suivi le rachat d’Intellixir et de GEM360 en 2015, Questel poursuit à nouveau ses acquisitions de sociétés offrant des services complémentaires aux siens dans le domaine de la propriété industrielle avec le rachat de la société américaine ITIP.
On sait que Questel est, de longue date, bien implanté au Etats-Unis en particulier après l’acquisition en 1994 d’Orbit, l’un des plus anciens serveurs américains spécialisé, en particulier, dans les brevets. Il était donc tout à fait cohérent de racheter en mars dernier la société ITIP (10M$ de CA en 2016), de surcroît peu implantée en Europe.
Scopus est un agrégateur de références d’articles scientifiques qui propose 69 millions de références issues de 22 000 publications de plus de 5 000 éditeurs.
L’accès au service est payant, le modèle étant celui du forfait annuel souscrit par des Universités, des entreprises…
Outre l’accès payant, Scopus offre un service gratuit d’identification d’auteur, basé, bien sûr, sur l’ensemble de son fonds.
La presse est une des sources d’information clé pour la veille et la recherche d’information.
Pour interroger la presse que ce soit pour la France ou à l’étranger, on pense généralement aux solutions suivantes :
. consulter directement les sites des titres de presse
. effectuer une recherche sur Google Actualités
. ou encore interroger les agrégateurs de presse qui agrègent des dizaines de milliers de titres et proposent une interface avec des fonctionnalités de recherche avancées et expertes comme Factiva, Pressedd, Europresse, Nexis, etc.
Nous avons effectué récemment une recherche dans la presse française sur les tiques, des acariens plutôt désagréables, responsables en particulier de la transmission de la maladie de Lyme.
Pour chercher dans la plus large couverture de la presse française, nous avons utilisé Pressedd.
A notre surprise nous avons trouvé, pour la période du 1er au 30 juin 2017, 1 343 réponses, incluant d’éventuels doublons, de même que des articles identiques publiés dans différentes éditions de quotidiens régionaux.
Le gouvernement canadien propose un site terminologique qui vient en complément des nombreuses possibilités existantes comme, tout simplement, l’offre traduction de Google et les possibilités proposées par l’OMPI (Organisation Mondiale de la Propreté Intellectuelle) ou Worldnet.
Nous évoquions ce sujet dans notre article « Des outils pour enrichir le vocabulaire d’une recherche en anglais » (Bases n° 342, novembre 2016).
Pour en savoir plus : https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-fra.html?lang=fra
Nous avons décidé d’introduire dans chaque numéro de BASES une nouvelle rubrique « RETOUR D’EXPERIENCE » dans un but de partage d’expériences entre professionnels de l’information qui exercent un même métier mais avec des réalités très diverses et dans des secteurs très différents : évolutions du métier au travers d’une expérience concrète, innovations dans les pratiques, découvertes de nouvelles sources d’informations, astuces et méthodes de recherche et de veille, vision de l’avenir du métier, etc.
Pour ce numéro, nous avons interviewé Fanny Glassier, documentaliste/chargée de formation à KEDGE Business School à Bordeaux.
Claritive Analytics qui a racheté les activités Propriété Intellectuelle de Thomson vient d’acquérir Publons et sa plateforme à destination des chercheurs pour partager, discuter et mettre en valeur le travail des reviewers. Le CEO de Claritive a ainsi annoncé que l’entreprise souhaitait investir dans des solutions d’analytics et d’optimisation des workflows pour aider ses clients à accélérer leur processus d’innovation.
LexisNexis a récemment lancé une base de données appelée LexisNexis Media Contacts Solution qui recense plus de 800 000 contacts médias dans plus de 200 pays. Cette base permet ainsi d’identifier des journalistes et influenceurs.
Du côté de l’information business et financière, les opérations de rachat et partenariats se font nombreuses.
Nous apprenions récemment le rachat de Bureau Van Dijk (Orbis, Diane, Zehyr, etc.) par l’agence de notation Moody’s pour 3.3 milliards de dollars. Pour Moody’s, l’opération a pour but d’étendre ses activités « en services d’analyse de risques et d’évaluation analytique ».
PANORAMA • Veille et recherche d’information audiovisuelle : panorama de l’offre
RETOUR D’EXPÉRIENCE • De l’excellence opérationnelle à une externalisation maîtrisée
AGENDA • ICIC 2017 en octobre à Heidelberg
OUTILS DE VEILLE
• Collecter des informations dans les flux RSS : Inoreader vs Lexis Newsdesk, le match
BREVETS • L'INPI lance un service de cartographie des inventions
La veille et la recherche d’informations audiovisuelles diffèrent considérablement des veilles presse ou Web et, ce en raison même du format de leur contenu.
Certes, les vidéos ou fichiers audio sont aujourd’hui légion sur le Web et il n’est pas difficile de rechercher et d’accéder à des vidéos gratuitement en interrogeant simplement le moteur de vidéos de Google.
Mais cela se complique considérablement quand on souhaite effectuer des recherches ou surveiller le contenu d’émissions ou de vidéos dans leur intégralité afin de savoir si un ou plusieurs termes y ont été cités. Effectuer une recherche textuelle sur du contenu qui ne l’est pas représente alors un véritable challenge...
Marie-Laure Chesne-Seck est actuellement consultante pour le cabinet Ourouk, spécialisé en management de l’information. Après une carrière de chercheur en biophysique, elle gère l’information scientifique, puis crée une fonction d’« Intelligence Scientifique » pour le public R&D d’un grand groupe pharmaceutique.
Au travers d’une série de trois articles, je souhaitais partager mon expérience de transformation de la fonction info-doc au sein de la R&D d’un grand groupe pharmaceutique.
La manifestation ICIC semble s’être fixée à Heidelberg … lieu de résidence de Christophe Haxel son organisateur.
L’édition 2017 qui se tiendra du dimanche 22 octobre au soir au mardi 24 est dans la ligne des précédentes éditions avec une conférence alternant présentations «scientifiques» et présentations de produits, sans sessions parallèles, le tout accompagné d’une petite exposition.
Les thèmes abordés dans la conférence concerneront le deep learning, l’intelligence artificielle, l’utilisation des brevets tant pour le développement que pour l’analyse.
Plusieurs conférences concerneront aussi spécifiquement la chimie avec des conférenciers issus d’acteurs connus comme ChemAxon, InfoChem ou Minesoft.
On notera, par ailleurs, que Christophe Haxel qui organise aussi la manifestation II SDV, dédiée au data mining et dataviz, lance une nouvelle manifestation en Inde à Bangalore les 2 et 3 novembre 2017 baptisée II-PIC 2017 qui signifie International Indian Patent Information Conference for Patent Information Professionals.
Lien : www.haxel.com
Le processus de veille s’appuie dans bien des cas sur une collecte multi-supports, impliquant une large variété de sources.
Cependant, une grande partie des informations est retrouvée dans des sources d’information de type presse/actualités qu’on peut classer globalement en deux grandes catégories de supports.
L’INPI (Institut national de la propriété intellectuelle) a profité du salon Viva Tech pour lancer son nouveau service de cartographie des inventions.
Cette approche de création de paysages (exemple en Figure 1) avec montagnes, vallées, océans dans lesquels sont positionnés les brevets d’un secteur précis est loin d’être une nouveauté.
I-EXPO 2017
• Entre intuition et méthodologie : la veille gagnante en 2017
• Veille, intelligence stratégique et concurrentielle : comment en faire des moteurs au service de l’agilité et des performances ?
RETOUR D’EXPÉRIENCE
• De la gestion de l’accès à l’information vers la création de connaissances via des dispositifs collaboratifs
ACTUALITÉS
• En bref
Cet atelier était organisé par FLA Consultants et animé par Anne-Marie Libmann, directrice opérationnelle, Lilia Rusnac, responsable du pôle International, Aurélie Vathonne, responsable du pôle Veille et Carole Tisserand-Barthole, rédactrice en chef de Bases et Netsources.
La conférence portait sur le profil et les compétences du veilleur dans l’entreprise d’aujourd’hui.
Anne-Marie Libmann a souligné en introduction le rôle d’observateur particulier de la société FLA Consultants, dû à son positionnement original :
Fort de ce positionnement, FLA Consultants observe une forte évolution que l’on pourrait même qualifier de changement de paradigme : le veilleur dans sa pratique et dans sa position n’est plus dans de nombreux cas un expert de l’information, mais un opérationnel qui a intégré une compétence de veille de façon pragmatique à des fins opérationnelles.
Cette conférence rassemblait Patrick Devaux (VP Market Intelligence, Airbus), Gaspard Le Roux (Business intelligence analyst, Thales communication & security), Laetitia Nourissat Gourd (Ceo-founder, Decidento) et Valentin Naidja (Directeur Commercial EMEA/APAC chez Talkwalker).
Témoignant de leurs expériences personnelles respectives, les quatre intervenants ont répondu à la problématique suivante : comment faire de la veille le moteur de l’agilité et de l’innovation pour l’entreprise mais aussi de quelle manière organiser sa veille stratégique et concurrentielle et la placer au centre du business de l’organisation ?
Malgré la qualité et la diversité des intervenants, cette conférence n’a pas permis de détecter de concepts novateurs ou d’analyses évolutives et pratiques pertinentes, ni de visions qui tendent à dépasser la stricte définition ou encore les traditionnels obstacles et défis des pôles veille en entreprise.
Marie-Laure Chesne-Seck est actuellement consultante pour le cabinet Ourouk, spécialisé en management de l’information. Après une carrière de chercheuse en biophysique, elle gère l’information scientifique, puis crée une fonction d’« Intelligence Scientifique » pour le public R&D d’un grand groupe pharmaceutique.
Dans le cadre d’une série de trois articles, où Marie-Laure Chesne-Seck partage son expérience de la transformation de la fonction info-doc, l’auteur a d’abord exploré1 les pistes suivies pour proposer une offre d’analyse à valeur ajoutée.
Lire aussi :
De la recherche d’information vers l’analyse à valeur ajoutée
De l’excellence opérationnelle à une externalisation maîtrisée
Claritive Analytics qui a récemment racheté les activités Propriété Intellectuelle de Thomson a annoncé son intention d’investir dans Web of Science en élargissant sa couverture de l’ « Emerging Sources Citation Index ». L’index passera ainsi de 5 000 revues émergentes à 7 500 et ce sont dix années d’archives qui seront également proposées dans le cours de l’année.
Les « fake news » et la désinformation ne cessent de faire la Une des médias en cette période d’élection. Facebook et Google se sont eux-mêmes lancés dans la course au fact checking en proposant un meilleur contrôle du contenu partagé en ligne et en lançant ou en s’associant à des outils et projets de fact checking, en l’occurrence de vérification des informations.
En France, plusieurs initiatives coexistent depuis plusieurs années mais le dernier en date vient d’être lancé par le quotidien Libération. Checknews (http://checknews.fr/), c’est son nom, se définit comme un moteur de recherche humain pour lutter contre la désinformation. Les internautes posent leurs questions sur le moteur : si une réponse à cette question existe déjà, il est renvoyé vers cette réponse. Dans le cas contraire, sa question va être traitée par un journaliste qui va se charger de vérifier les faits et rédiger une réponse.
SALON / CONFÉRENCE • i- expo 2017, un bilan contrasté
I-EXPO 2017
• Chez Sindup, analyse et chatbot au programme
• Intelligence artificielle, mobilité, collaboratif, data intelligence, traitement avancé des datas : comment la transformation digitale transforme l’information et la veille ?
• Cikisi, Newscrush et Trafalgraph : de nouveaux visages, p. 4 • Entre outils gratuits et outils payants, quelles nouvelles méthodes efficaces de veille et de recherche sur le web visible et invisible ?
RETOUR D’EXPÉRIENCE • De la recherche d’information vers l’analyse à valeur ajoutée