Intellixir a été créée en novembre 2002 par Jean-Michel Careil, en tant que «spin off» du CEA où celui-ci a travaillé de 1997 à 2002 sur le développement du logiciel SIMBAD dont le nom n’a, finalement, pas été retenu.
Intellixir a son siège à Montpellier et un bureau à Alexandria (Virginie) aux Etats-Unis.
La société commercialise un logiciel de veille technologique et concurrentielle évoluant essentiellement dans les domaines scientifiques et techniques. Il permet d’analyser des données structurées (références de brevets mais aussi de littérature scientifique) et s’adresse aux analystes experts.
La société a développé une très belle clientèle de grandes entreprises pour lesquelles elle améliore constamment son logiciel.
Son service assistance est réputé pour ses très grandes disponibilités et réactivité.
Questel et Intellixir avaient déjà collaboré dans le passé. De 2007 à 2011 Intellixir fournissait le premier niveau d’analyse des données proposées par Questel, en l’occurrence le module bronze qui était l’un des premiers outils d’analyse statistique de données en mode SaaS. Sollicité pour intégrer davantage cet outil dans le système de Questel, Intellixir avait, à l’époque, décliné la proposition considérant ne pas être une SSII.
Puis la période de 2011 à 2015 a été une période de concurrence cordiale.
Les années ayant passé ainsi, chacun a évolué.
Du côté de Questel un deuxième LBO laisse la majorité à la famille Besson et aux salariés. Il permet également d’effectuer des emprunts.
Par ailleurs, Questel centré aujourd’hui sur les brevets compte élargir son offre dès 2016 avec des données non brevet, données pour lesquelles les outils d’Intellixir peuvent être précieux, comme ils le sont pour les brevets.
Intellixir, de son côté, a atteint par son développement rapide une certaine masse critique qui pose la question de la façon de poursuivre le développement, sachant que l’intérêt de Jean- Michel Careil ne se porte pas essentiellement sur la gestion.
Pour passer ce cap et continuer à croître du mieux possible, Jean-Michel Careil est arrivé à un accord gagnant / gagnant avec Questel dont on connaît la stratégie de croissance externe dans tout ce qui est proche de la démarche de l’utilisateur dans le domaine de l’innovation (il s’agit, sauf erreur, de la dixième acquisition).
Questel prend donc la totalité du capital d’Intellixir. Jean-Michel Careil devenant actionnaire de Questel est en charge de la poursuite des développements d’Intellixir et conseil pour l’ensemble des activités du groupe où le traitement des données et la représentation graphique interviennent. Il occupe aussi désormais le poste de Directeur Data & Visual Analytics
En application de la politique de Questel vis à vis des entités acquises, qui est de préserver l’existant autant que faire se peut, l’équipe d’Intellixir reste à Montpellier tout comme celle d’Avenium devenu Questel Consulting est restée à Grenoble.
En revanche, en toute logique, les renouvellements de contrats se feront progressivement avec les commerciaux de Questel.
D’autre part, la prochaine journée des utilisateurs d’Intellixir aura bien lieu en 2016 à une date qui sera précisée ultérieurement.
Les clients d’autres serveurs comme PatBase qui utilisent Intellixir peuvent être rassurés, il n’y aura aucune obligation de passer par Orbit pour utiliser Intellixir. Cette attitude est de même nature que le fait de continuer à fournir la banque de données RDisclosure (publications défensives) à STN après son rachat par Questel.
Questel a aussi récemment racheté GEM360 (voir article sur Questel dans ce numéro) et pris une participation minoritaire significative dans The Assets, place de marché pour les actifs d’entreprise dans la mesure où, comme le dit Charles Besson, PDG de Questel, le brevet n’est pas seulement un droit défensif mais a aussi vocation à être vendu, échangé ou licencié.
Ces opérations illustrent la dynamique de croissance de Questel tant en France qu’à l’international, bien loin de ses origines en 1979, lorsqu’il a été créé comme filiale d’un groupe public (en l’occurrence Télésystèmes). Celui-ci a eu tout de même l’immense mérite de le faire naître dans le cadre d’une politique nationale, à l’époque, de soutien à une présence française dans le domaine des banques de données. Une politique qui n’a eu malheureusement qu’un temps.
La privatisation de Questel en 2000 aura été finalement l’amorce du renouveau et de la nouvelle dynamique, malgré le mal qu’ont eu les offices de brevet à abandonner la tutelle qu’ils exerçaient alors sur Questel.
Questel, entreprise française, confirme sa place d’acteur incontournable dans le monde pour le secteur des brevets et des services qui leur sont liés.