Depuis quelques années, le sujet du respect de la vie privée et de l’anonymat sur le Web prend de l’ampleur et les internautes adaptent leurs méthodes pour laisser moins de traces sur le Web. On ne cesse de voir des articles qui nous expliquent comment être le moins visible possible et comment préserver son anonymat.
Les méthodes pour y parvenir sont multiples, allant de conseils simples à implémenter, à des méthodes nettement plus chronophages et compliquées : de l’utilisation de moteurs plus respectueux de la vie privée à l’utilisation de VPN, installation de TOR, etc.
Si la question se pose de manière bien réelle dans le cadre de sa vie privée, qu’en est-il dans un contexte professionnel de recherche d’information et de veille ? Qu’a-t-on à gagner à laisser peu ou pas de traces sur le Web ou bien qu’a-t-on à y perdre ? Faut-il adapter ses méthodes de veille et de recherche d’information et en faire une démarche systématique ou bien l’utiliser dans certains cas bien précis ?
C’est ce que nous avons analysé dans ce nouveau numéro de NETSOURCES.
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Comme nous l’avons vu dans l’article « La veille Web sans trace : un pari impossible ? », laisser le moins de traces possible lors de ses recherches et veilles sur le Web n’est pas chose facile.
Et pourtant, il existe des cas où cette stratégie est intéressante, voire même indispensable. On pensera ainsi aux cas où il faut limiter les biais liés à la personnalisation des résultats, et aux cas où il faut éviter de trop se dévoiler dans le cadre de sujets stratégiques, concurrentiels ou confidentiels.
Alors, comment s’y prendre ?
Dans cet article, nous analysons les différentes possibilités, méthodes et outils existants aujourd’hui. Nous couvrons un large champ de solutions allant de la plus simple et rapide à la plus complexe et chronophage. Pour chacune d’entre elles, nous évaluons les cas concrets où elles peuvent avoir une utilité et quels sont les avantages et inconvénients pour le processus de veille et de recherche d’information en lui-même.
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Les réseaux sociaux sont incontournables pour la veille et la recherche d’information. Contrairement à d’autres types de sources, il faut dans la plupart des cas posséder un compte ou un profil sur le réseau pour tout visualiser. Ce qu’on ne souhaite pas nécessairement faire…
Avoir un compte sur un réseau social s’accompagne de nombreux inconvénients :
Premièrement, les données personnelles sont souvent (pour ne pas dire systématiquement) récupérées par les gestionnaires de la plateforme. Ces données peuvent être vendues à des publicitaires, mais surtout orientent les algorithmes de recherche et n’affichent que des contenus calculés pour « correspondre » au profil de l’utilisateur. Ce biais ferait passer l’utilisateur à côté d’une partie du contenu du réseau.
Le deuxième inconvénient est que les autres utilisateurs peuvent parfois être informés de notre activité sur le réseau. Ainsi, LinkedIn prévient la personne lorsque quelqu’un a regardé son profil professionnel. De même, les éditeurs de Story Facebook savent quels utilisateurs ont regardé leur contenu vidéo.
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Dans chaque numéro, nous traitons la question d’un lecteur, qu’il s’agisse d’une question méthodologique, d’un panorama d’outils, de ressources ou des questions sur le métier de professionnel de l’information. Si vous souhaitez que votre question apparaisse (de manière anonyme ou non) dans un prochain numéro de NETSOURCES, n’hésitez pas à nous la transmettre à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
À la suite de la parution du récent numéro de NETSOURCES consacré aux outils de veille thématiques (N°155 - novembre/décembre 2021), l’une de nos lectrices Emilie Etienne, chargée de veille juridique chez Arkea, nous a soumis la question suivante : existe-t-il des outils de veille thématiques spécialisés sur l’univers de la banque et plus particulièrement de la réglementation bancaire ?
Pour traiter cette question, il convient tout d’abord de bien définir le secteur que l’on va cibler. Le sujet de la réglementation bancaire est un aspect très spécifique de l’information sur et pour l’industrie bancaire, elle-même faisant partie d’un ensemble beaucoup plus vaste qui est celui de l’information financière.
Or si le secteur financier au sens large est fort bien couvert par les outils d’information et de veille classiques et qu’il est également investi par de nouveaux acteurs innovants, celui de la stricte réglementation bancaire en revanche, l’est beaucoup moins.
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La recherche d’information et la veille reposent avant tout sur un bon sourcing : le sourcing clé en main que l’on trouve dans les corpus que les professionnels utilisent au quotidien (agrégateurs de presse, plateformes de veille, etc.) et le sourcing « fait maison » que chacun se doit de mettre en place et faire évoluer régulièrement.
La taille (des milliers voire des millions de sources) et la diversité des sources qui composent aujourd’hui les corpus des outils grand public et professionnels et le confort et la facilité que cela peut procurer ont tendance à faire oublier qu’il y a des angles morts dans chacun de ces outils. Aucun outil ne contient par défaut toutes les sources utiles à la bonne réalisation d’une recherche ou d’une veille. Et c’est au professionnel de constituer un corpus de qualité adapté à ses problématiques précises et surtout de rester en alerte constante pour l’adapter.
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Nous avions présenté le portail DATA INPI dans le numéro 378 (février 2020) de BASES.
Jusqu’à maintenant, l’outil se positionnait uniquement sur l’aspect recherche d’information. Depuis peu, il permet également de faire de la veille.
On peut désormais mettre en place, toujours gratuitement, un maximum de 10 alertes simultanément sur une entreprise, une marque, un brevet, un dessin/modèle.
Les résultats des alertes sont envoyés chaque vendredi par courriel.
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Après les États-Unis en 2019 et le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Australie en 2021, les internautes vont enfin pouvoir bénéficier du nouveau service de Facebook appelé Facebook News. Il a déjà été déployé auprès de quelques utilisateurs en France et devrait être disponible à tous d’ici le mois de mai.
Facebook News est un peu l’équivalent de Google Actualités, mais intégré à Facebook. Il s’agit d’un onglet spécifique à l’intérieur de la plateforme, dédiée uniquement aux articles de presse.
Pour les veilleurs, ce nouveau service attise forcément la curiosité, car la recherche et la veille sur l’actualité représentent une part importante de leur activité et parce que les outils et solutions gratuites disponibles sur le marché sont de moins en moins satisfaisants.
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Le Web change à vive allure et les sites Web que l’on voit aujourd’hui n’ont plus grand-chose à voir avec ceux d’il y a 5, 10 ou 20 ans. Si cette évolution est bien normale, elle pose un important problème en termes de conservation des données : tous les contenus qui se trouvaient sur ces sites qui ont disparu sont aujourd’hui inaccessibles directement sur le Web ou les moteurs. Et il n’existe que peu de moyens pour les retrouver.
Pour le professionnel à la recherche de contenus anciens (même s’il ne s’agit que de remonter quelques années en arrière), cette quête peut vite devenir compliquée, voire même perdue d’avance.
On a d’un côté les médias qui conservent dans la plupart des cas leurs archives Web. Ainsi une recherche d’antériorité sur ces contenus reste relativement simple. Les médias sociaux quant à eux conservent l’ensemble des contenus (sauf ceux supprimés volontairement par l’utilisateur), comme Twitter par exemple qui permet de rechercher jusqu’en 2006, année de son lancement. Là aussi, une recherche d’antériorité ne pose pas de problème majeur.
Mais pour de nombreux autres sites comme les sites d’entreprises, les sites institutionnels, les sites personnels, il ne subsiste rien quand le site fait peau neuve ou disparaît.
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Créée en 1996, Minesoft était quasiment une entreprise familiale, ce qui ne l'a pas empêchée de se développer sur le marché de la PI (propriété intellectuelle) et d’atteindre un chiffre d’affaires de près de 20 millions d’euros.
Connu pour sa banque de données de recherche de brevets Patbase, utilisée dans de nombreux pays et en particulier en France, Minesoft a développé différents logiciels pour accompagner cette banque de données.
Minesoft vient d’être racheté par MLM 2, une plateforme d’information et de logiciels créée en partenariat avec Warburg Pincus, une importante société de private equity qui gère 73 milliards d’assets répartis dans 235 sociétés très diversifiées.
Minesoft est la première acquisition de MLM 2 dont l’objectif est, par d’autres acquisitions, de devenir un leader dans les logiciels et le service de propriété intellectuelle.
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Les banques de données brevets gratuites ou freemium
Discord est une plateforme de discussion gratuite. Elle permet de créer des serveurs privés mais aussi de rejoindre des serveurs publics thématiques sur des sujets de veille (finance, NFT...) ou encore sur l'OSINT. Cependant, il est difficile de trouver LE serveur rassemblant LA communauté de vos pairs ou traitant de vos sujets d'intérêt.
La solution pour découvrir : Disboard, l'outil gratuit qui répertorie les serveurs accessibles publiquement. Grâce à son interface de recherche, renseignez votre sujet et découvrez les serveurs les plus pertinents. Ainsi en recherchant "OSINT
", Disboard nous donne 6 serveurs avec une petite description pour tous, proposant des challenges de hacking gratuits pour identifier des experts, des astuces et conseils ainsi qu'un espace d'échange en direct.
La solution pour être exhaustif : Serverse qui va interroger les plus grands moteurs de recherche sur Discord. En recherchant OSINT
on atteint plus d'une vingtaine de serveurs. Encore faut-il évaluer leur pertinence manuellement.
Source : Pour Serverse via Serge Courrier