En revanche, dans les bases brevets, la navigation dans les références citées ou citantes est courante dans les grands systèmes depuis un moment déjà.
Pour sa part, Scopus offre plus de 60 millions de références bibliographiques classées en quatre catégories : Life Sciences (plus de 4 300 titres), Health Sciences (plus de 6 800 titres dont la totalité de Medline), Physical Sciences (plus de 7 200 titres) et Social Sciences & Humanities (plus de 5 300 titres). Ces références sont très enrichies contrairement à celles que l’on trouve dans les banques de données classiques disponibles par exemple sur les serveurs Proquest Dialog et STN.
Ces références sont agrégées en un seul fichier. Un deuxième niveau d’enrichissement d’une référence est constitué par la liste des références citées (avec un lien si elles sont présentes dans Scopus) et des références citantes, à la condition qu’elles soient présentes dans Scopus (ce qui n’est donc pas totalement exhaustif).
Jusqu’à une date récente, seules les références d’articles postérieurs à 1995 étaient présentes, mais un programme a été lancé en mars 2014 pour une durée de 3 ans dont le but est d’inclure les références citées dans les articles publiés avant 1996 en remontant jusqu’à 1970.
Une fois terminée, cette opération doit permettre, d’après Wim Meester, responsable du management de Scopus, de couvrir l’essentiel de la science actuelle.
L’opération a commencé avec les éditeurs les plus importants comme Wiley Blackwell, Springer, ou la Royal Society of Chemistry. En effet, le traitement des publications des plus petits éditeurs prend plus de temps car il faut établir un workflow spécifique pour chacun d’entre eux.
Outre les références citées et citantes de l’article visualisé, l’utilisateur se voit proposer des documents analogues (related documents) basés par défaut sur l’analyse des références citées. Deux autres options sont proposées utilisant les auteur(s) (articles ayant un ou plusieurs auteurs en commun) ou les mots-clés (communs avec l’article visualisé).
La présence des références citées/citantes ou analogues représente déjà un complément intéressant, mais Scopus propose d’autres informations dans un module baptisé «Metrics».
Ce module a pour but d’évaluer un article dont on a obtenu la référence, en le comparant en très peu de temps et très facilement à des travaux similaires.
En juillet dernier Scopus a abandonné altmetrics.com qui était utilisé car, selon Mile Taylor (Senior Product Manager Infometrics chez Elsevier) il indique insuffisamment comment l’article se positionne comparé à des documents analogues. Scopus a adopté « Snowball Metrics » qui a été développé par un collectif d’universités anglo-saxonnes avec la participation d’Elsevier.
Dans le format de visualisation standard on trouve déjà quelques éléments dans un encadré.
Le nombre de citations est rappelé avec, en outre, une indication de la façon dont se situe cet article si on le compare à au moins 2 500 articles similaires publiés dans une fenêtre de 18 mois dans la même discipline. Par exemple, si le pourcentage est de 90% cela signifie que l’article est dans le Top 10 en termes de citations.
On trouve ensuite le Field-Weighted Citation Impact (FWCI). Cet indice est calculé à partir des articles publiés depuis 1996 et présents dans Scopus.
Le FWCI est le rapport du total des citations de l’article au nombre de citations que l’on pourrait espérer en se basant sur les citations des articles du domaine.
Un FWCI supérieur à 1 signifie que l’article est plus cité que la moyenne, par exemple de 48% si le FWCI est égal à 1,48. S’il est inférieur à 1 c’est qu’il est moins cité que la moyenne.
On trouve enfin le nombre de lecteurs utilisant le logiciel de gestion bibliographique
Mendeley, et qui ont ajouté cet article dans leur bibliothèque personnelle. Mais bizarrement ce nombre, en général faible, est le plus souvent significativement différent dans un sens ou un autre, de celui qui apparaît sur le site de Mendeley auquel on accède d’un clic.
Au-delà de ces premières indications un clic sur « view all metrics » envoie sur des informations plus détaillées.
On y trouve des précisions sur les utilisateurs de Mendeley mais ils sont souvent peu nombreux et les statistiques complémentaires sont plutôt plus anecdotiques.
On y trouve aussi un graphe indiquant le nombre de citations par année avec la possibilité d’exclure les auto-citations.
En conclusion, on peut dire que cet ensemble d’éléments basés sur l’article lui-même vient heureusement compléter les différentes métriques existantes déjà centrées soit sur les auteurs (h-index), soit sur les publications (facteur d’impact).