i-expo, le salon de l’information et de la veille s’est tenu au Parc des expositions à Paris les 21, 22 et 23 mars derniers. Comme l’année dernière, il était regroupé avec plusieurs autres salons, en l’occurrence IC&R (Intranet Collaboratif & RSE), Solutions RH et eLearning expo.
En revanche, alors que nous avions pu noter l’an dernier un nouvel engouement et un vent de fraîcheur sur ce salon qui existe depuis de nombreuses années le bilan est cette année beaucoup plus contrasté.
D’après ce que nous avons pu voir, l’affluence était indéniablement moindre dans les allées du salon mais les différentes conférences et ateliers faisaient eux salle comble. A se demander si les visiteurs ne se rendaient pas directement en salle de conférence pour repartir immédiatement après...
La tenue du salon Documation à peine une semaine après peut probablement expliquer en partie cette baisse de fréquentation, les visiteurs ayant probablement fait un choix entre les deux.
D’autre part, on constate d’année en année chez les exposants la disparition des fournisseurs de prestations intellectuelles en veille ou recherche d’information, des serveurs et bases de données, des éditeurs et des outils de recherche. Cette année, la quasi-totalité des exposants pouvaient se ranger dans la catégorie des éditeurs de logiciels (plateformes de veille, RSE et même logiciels de messagerie collaborative...). De ce fait, difficile d’avoir une vision panoramique du marché de la veille et de l’information alors que seul un pan en est représenté.
Néanmoins, nous avons eu l’occasion d’assister à plusieurs conférences et ateliers tout à fait intéressants, de découvrir quelques nouveaux acteurs ainsi que les dernières nouveautés des acteurs déjà présents. Ce sont sur ces différents éléments que nous revenons dans ce numéro.
Parmi les acteurs déjà installés sur le marché, Sindup nous a présenté ses dernières nouveautés.
Nous avions déjà eu l’occasion d’écrire un article sur Sindup à l’été 2015 dans Netsources dans le cadre d’un dossier spécial consacré aux outils de veille (Netsources n°117 - Juillet/Août 2015).
Depuis cette date, la plateforme a évolué, graphiquement d’abord mais aussi en termes de fonctionnalités.
Parmi les principales nouveautés, on citera :
Mais la grande nouveauté qui est apparue depuis la rédaction de notre premier article, c’est le lancement de dashboards personnalisables pour la phase de capitalisation, d’analyse et de diffusion de la veille (voir figure 1.). Dans notre article de 2015, l’un des principaux points faibles de Sindup se situait justement au niveau de l’analyse.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
La conférence inaugurale d’i-expo rassemblait Marie-Hélène Ahamada Bacari (Responsable département Veille, Total), Bruno Etienne (Président, KB Crawl), Vincent Boisard, (PDG, Coexel), Antoine Perdaens (CEO, Elium, ex-Knowledge Plaza) et Bernadette Plumelle (Vice-présidente des secteurs de l’ADBS).
Avant d’entrer dans le vif du sujet, les différents intervenants ont été invités à définir leur vision de la transformation digitale.
Pour Antoine Perdaens, la transformation digitale est en route déjà depuis un moment avec la notion de mobilité. Ce qu’il y a de vraiment nouveau, c’est l’intelligence artificielle. Pour Bruno Etienne, on se trouve actuellement à la convergence de plusieurs disciplines et l’on cherche désormais à rassembler l’intelligence artificielle, le big data et la veille.
La conférence s’est ensuite déroulée autour de trois grands thèmes :
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Parmi les nouveaux acteurs, nous avons retenu trois noms : Cikisi, Newscrush et Trafalgraph.
Cikisi est une nouvelle plateforme de veille, dans la même veine que des outils comme Digimind, Sindup, Talkwalker, etc. Acronyme de « Catch It, Keep It, Share It », l’outil a récemment été lancé par une start-up belge du même nom.
Elle se veut à la fois plateforme de veille mais également outil de recherche. Le créneau des fondateurs de Cikisi et qui diffère d’un certain nombre de plateformes actuelles est celui d’un sourcing fin et précis réalisé par le client lui-même plutôt qu’un gros corpus de sources déjà paramétré sur lequel le client n’a pas toujours la main.
A la vue de la démonstration à laquelle nous avons assisté, l’outil semble prometteur... Nous aurons l’occasion d’en faire un article détaillé dans Netsources d’ici la fin de l’année.
Newscruch et Trafalgraph sont deux start-ups françaises issues du même incubateur. Même si les deux produits sont différents, le premier utilise la technologie du second pour son système de recommandation de contenu.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Marie-Laure ChesneSeck est actuellement consultante pour le cabinet Ourouk, spécialisé en management de l’information. Après une carrière de chercheur en biophysique, elle gère l’information scientifique, puis crée une fonction d’« Intelligence Scientifique » pour le public R&D d’un grand groupe pharmaceutique.
La feuille de mission qui m’était confiée était large, et comportait notamment la gestion de la transition avec l’offre de service de l’ancienne fonction info-doc, en accompagnant l’autonomisation des publics, la mise en place d’une offre d’« Intelligence scientifique » en support de la prise de décision, l’assistance à maitrise d’ouvrage, l’animation de systèmes d’information collaboratifs, et la gestion intelligente d’un budget destiné à l’outsourcing d’une partie de l’activité.
Lire aussi :
De l’excellence opérationnelle à une externalisation maîtrisée
Je me focaliserai dans ce premier article sur les pistes que j’ai suivies pour proposer une offre d’analyse à valeur ajoutée, en mobilisant les techniques documentaires déjà maîtrisées, et en empruntant de nouvelles techniques venant de l’intelligence concurrentielle, du marketing stratégique ou de la cartographie de brevets.
La demande principalement formulée relevait de la réalisation de cartographies/état des lieux de l’activité d’innovation sur de grands domaines de connaissance critiques pour la stratégie de l’entreprise. En particulier, mes clients souhaitaient détecter des innovations à des stades de maturité bien particuliers. Ces exigences ont orienté mon choix des sources à utiliser.
Les défis auxquels j’ai été confrontée étaient de plusieurs ordres.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Cette conférence rassemblait Julie Egal (Market & competitive intelligence, Innovation, chez un grand acteur du tourisme en France), Frédéric Martinet (Consultant veille et intelligence économique, Fondateur, Actulligence Consulting), Thierry Lafon (Chargé d’analyses stratégiques, La Poste), Alfred Huot de Saint Albin (Secrétaire général, AEGE1) et Carole Tisserand-Barthole (rédactrice en chef de BASES et NETSOURCES).
Anne-Marie Libmann, directrice opérationnelle chez FLA Consultants, animait le débat.
Anne-Marie Libmann a souhaité introduire le débat avec une assertion amusante, le slogan d’une publicité Factiva datant d’il y a plusieurs années, indémodable néanmoins : « La triste vérité : sur Internet, l’info est gratuite. Et vous en avez pour votre argent” ».
Quelle résonnance dans le monde d’aujourd’hui ?
Pour tous les participants, il est clair que ce slogan est toujours d’actualité. Même s’il s’appliquait à l’époque à l’information presse et à l’actualité, comme le rappelle Carole Tisserand-Barthole, ce constat est tout aussi valable pour la surveillance du Web et des médias sociaux. Les outils gratuits sont généralement bien plus chronophages que les plateformes payantes et offrent généralement des fonctionnalités plus limitées.
Julie Egal a quant à elle rappelé la loi de Nolan pour la recherche d’information : une information ne peut pas être à la fois de bonne qualité, pas chère, et obtenue rapidement.
Pour Frédéric Martinet, “si c’est gratuit c’est que vous êtes le produit.” La gratuité est une vue de l’esprit. A cette époque de « fake news » et de manipulation de l’information, il est toujours plus important de disposer de médias financés par leurs lecteurs pour la qualité de l’information et non pas par un parti politique ou par des industries pour y véhiculer des messages qui leur seraient utiles.
Thierry Lafon a ensuite proposé une typologie intéressante des outils gratuits qui peuvent être :
Déjà abonné ? Connectez-vous...
DOSSIER SPÉCIAL : QUI SONT LES NOUVEAUX EXPERTS DES BASES DE DONNÉES EN ENTREPRISE ?
Déjà abonné ? Connectez-vous...
A l’origine de ce numéro spécial, il y a un questionnement autour de l’évolution du métier de professionnel de l’information et de son rapport aux grandes sources d’informations.
Au cours des dernières années, nous avons pu constater au gré de nos contacts avec les éditeurs et producteurs de bases de données que les professionnels de l’information n’étaient plus nécessairement leur principal public ni d’ailleurs leur principale cible. Ceci s’avère particulièrement vrai pour toutes les bases de données business dont financières mais également de plus en plus pour les agrégateurs de presse et d’actualités.
D’autre part, nous avons entendu ici et là le discours récurrent de professionnels de l’information s’étonnant du manque d’expertise des jeunes diplômés en matière de bases de données.
Face à ce constat, il y a pourtant cette image - ou bien s’agit-il d’un mythe ? - toujours bien présente du professionnel de l’information expert de la recherche et des techniques d’interrogation. On rappellera que son champ d’action s’est d’ailleurs considérablement élargi, et il n’est plus question d’interroger uniquement les serveurs et bases de données professionnelles mais aussi plus largement le Web et les médias sociaux avec des méthodologies expertes.
Nous avons choisi de nous focaliser ici sur les serveurs et bases de données qui ont été à l’origine des sources d’informations électroniques et qui restent encore maintenant un élément important dans tout processus de veille et de recherche d’information.
On notera d’ailleurs que ces ressources sont restées l’apanage des professionnels de l’information pendant de longues années tandis que, parallèlement, les opérationnels de l’entreprise et le grand public s’appropriaient la recherche d’information Web et les moteurs de recherche. En considérant d’ailleurs trop souvent que l’information était un bien gratuit et qu’une information non disponible sur Google n’existait pas.
Mais n’y a-t-il pas eu une profonde mutation en la matière au cours des dix dernières années ?
Les professionnels de l’information sont-ils encore formés à l’utilisation de ces sources ? D’autres professions ou diplômés ne sont-ils pas tout aussi bien formés et au fait de ces technologies ? Les nouvelles générations ne sont-elles finalement pas sensibilisées à ces questions dès leur plus jeune âge ?
Face à la simplification des interfaces, est-il encore nécessaire d’apprendre à les utiliser ou bien leur prise en main peut-elle se faire de façon intuitive ? La connaissance et la maîtrise de ces sources est-elle encore seulement une demande des employeurs ?
Et finalement, est-ce que toutes ces évolutions ne nous poussent pas à repenser plus largement le rôle et la valeur ajoutée du professionnel de l’information ?
C’est à toutes ces questions que nous avons essayé de répondre dans ce numéro spécial.
Pour étayer notre propos, nous avons décidé d’effectuer une première vérification simple en nous rendant sur LinkedIn afin de vérifier si seuls les professionnels de l’information mentionnaient des serveurs et bases de données dans leur profil.
On peut en effet considérer que si une personne y indique des noms d’outils, elle les maîtrise un minimum et leur accorde une certaine importance ou du moins les considère comme une valeur ajoutée à son profil.
Nous avions néanmoins conscience que tout le monde ne dispose pas d’un profil LinkedIn et que des personnes familières avec certaines bases de données professionnelles ne l’indiquent par nécessairement sur leur profil.
Nous avons ainsi effectué plusieurs recherches dans LinkedIn en entrant les noms de différentes grandes bases de données et serveurs et en nous limitant à la France.
Nous n’avons pas été en mesure de réaliser des tests concluants sur tous les noms des principaux serveurs et bases de données car certains noms étaient ambigüs et faisaient également référence à d’autres entreprises ou produits ou bien ne ramenaient presque aucun résultat.
Nous avons également éliminé manuellement les résultats provenant de personnes travaillant ou ayant travaillé pour ces producteurs et éditeurs.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Tout commence par l’éducation
Les différents éléments que nous avons recueillis lors de notre enquête nous ont conduit à nous interroger sur la formation et la sensibilisation des élèves dès leur plus jeune âge.
N’y a t-il pas une véritable politique de sensibilisation à la question de l’information structurée et à la recherche d’information dès le collège ou lycée ? Ce qui expliquerait alors qu’en arrivant sur le marché du travail, ces jeunes professionnels maîtrisent les rudiments de la recherche d’information et ont conscience de l’existence de ces ressources.
Pour avoir des réponses aux différentes questions que nous pouvions nous poser, nous avons donc pris contact avec l’A.P.D.E.N (Association des professeurs documentalistes de l’Education nationale).
De même que le métier de documentaliste et le centre de documentation ou service d’information ont souffert et souffrent toujours de nombreux préjugés, le CDI de collège et lycée a pour beaucoup l’image d’un lieu de travail plus que d’un véritable lieu dédié à l’enseignement.
Or, on constate que ce métier a considérablement changé au cours du temps et qu’il n’est nullement question de se cantonner uniquement à la politique documentaire d’un établissement. Ces professionnels se définissent avant tout comme des enseignants comme en témoignent leurs nombreux débats et échanges sur les réseaux sociaux et blogs.
L’Association des professeurs documentalistes de l’Education nationale a été créée en 1972 sous le nom de FADBEN, et réunit les associations académiques de la fédération. Les missions de l’association sont essentiellement de proposer une réflexion sur la pratique et l’évolution du métier de professeur documentaliste, en posant pour objectif la formation de tous les élèves du secondaire à la culture de l’information.
Déjà abonné ? Connectez-vous...