Si le sujet des « fake news » a fait son apparition dès la campagne électorale américaine en 2016, il reste toujours d’actualité même si finalement la désinformation a toujours existé sous d’autres formes et à moins grande échelle.
Les grands acteurs du web et sites de presse tentent depuis plusieurs années de trouver des solutions pour limiter la prolifération de ces contenus et sensibiliser les internautes, soit en essayant de supprimer ces contenus en amont soit en développant notamment des solutions de fact-checking.
D’autre part, les journalistes et professionnels de l’information ont également investi le terrain pour former les jeunes générations à avoir un esprit critique vis à vis de l’information et des sources d’information.
Mais force est de constater que la route est encore longue.
Lire aussi :
Quelles pratiques de veille dans les entreprises françaises en 2019 ?
Les facteurs de succès de l’IA au service de la veille
Utilisateurs et experts métiers : l’humain au cœur du dispositif de veille
A l’heure des livrables augmentés
De nouvelles formes de veille au service de l’image des entreprises
Etre un digital native ne signifie pas que l’on est armé intuitivement contre la désinformation et cela nécessite une véritable formation.
Les professionnels de l’information, eux, n’ont pas attendu l’émergence du phénomène des fake news pour interroger leurs sources, croiser leurs informations afin de fournir des analyses les plus fiables possibles.
Mais les différentes initiatives autour des fake news semblent principalement s’appliquer au grand public sur des sujets d’actualités, politiques, de santé publique, etc. mais assez peu à l’information professionnelle utile à l’entreprise.
Quelle est aujourd’hui la place des professionnels de l’information par rapport à la désinformation ? En quoi le phénomène des fake news modifie ou doit modifier les pratiques des professionnels de l’information ?
C’est à ces différentes questions qu’ont essayé de répondre certains experts au cours de ces trois jours de conférences.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
En entreprise, le rapport à la veille évolue. Loin d’un schéma extrêmement protocolaire et très formalisé, voire figé, l’élaboration d’une stratégie de veille tend vers plus de personnalisation en fonction du client et donc plus d’opérationnalité.
En filigrane de ces « projets-sur-mesure », la réactivité et l’efficacité opérationnelle du dispositif de veille nécessite un long travail minutieux en amont, et demande l’implication d’une plus grande diversité de profils d’intervenants, avec notamment le recours à des experts métiers.
Ce fut justement l’un des axes abordé lors de la conférence « Réussir une démarche de veille et d’intelligence économique efficace en 2019 ».
Lire aussi :
Quelles pratiques de veille dans les entreprises françaises en 2019 ?
Les facteurs de succès de l’IA au service de la veille
Quel rôle pour les pros de l’info vis à vis de la désinformation ?
A l’heure des livrables augmentés
De nouvelles formes de veille au service de l’image des entreprises
Comme élément de réponse à cette nécessité de personnalisation et de productivité accrues, les responsables de projet sont invités à centrer la construction du dispositif de veille sur la «singularité» de l’entreprise, à savoir les spécificités liées au secteur d’activité et sa culture interne.
En effet, chaque organisation est différente, que ce soit dans sa nature, sa taille, ses effectifs, ses clients et ses besoins d’information.
Pour définir la stratégie de veille, la solution et/ou l’outil le plus adéquat, il est primordial de connaître autant l’environnement externe de l’entreprise, son marché, ses connexions et ses clients que son environnement interne, mais aussi l’ensemble des parties prenantes du processus de veille, la hiérarchie ainsi que sa culture d’information.
Bien souvent, les difficultés rencontrées n’ont pas lieu au niveau des outils, du sourcing ou autre paramètre technique, mais bien au niveau humain, dans la compréhension du besoin et des attentes du client.
La cartographie de l’ensemble des ressources, connaissances et savoir-faire des différents protagonistes permet de s’élever à une vision globale du système d’information dans lequel s’inscrit le dispositif de veille. Cette première phase « d’état de l’art » contribuera in fine à une expression meilleure et plus fine des besoins stratégiques en information et à l’amélioration de la qualité et de la pertinence du dispositif.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Alors que le temps d’attention des utilisateurs a diminué et que les usages ont évolué, les services d’information ont dû s’adapter à leur public, en calibrant leurs livrables de la façon la plus précise possible. Aujourd’hui, le livrable au service de la prise de décision stratégique et opérationnelle est augmenté, personnalisé, collaboratif et « monitoré ».
Arnaud Merzougui, responsable intelligence concurrentielle du groupe Carrefour et Philippe Plazanet, secrétaire général du Pôle Etudes Economiques au Crédit Agricole, ont présenté les stratégies et innovations en production et diffusion de l’information développées au sein de leurs groupes.
Lire aussi :
Quelles pratiques de veille dans les entreprises françaises en 2019 ?
Les facteurs de succès de l’IA au service de la veille
Quel rôle pour les pros de l’info vis à vis de la désinformation ?
Utilisateurs et experts métiers : l’humain au cœur du dispositif de veille
De nouvelles formes de veille au service de l’image des entreprises
Le contenu, le format et la diffusion des livrables ont fait l’objet d’une réévaluation et de travaux de réflexion au sein de Carrefour et du Crédit Agricole pour s’adapter aux tendances et aux besoins des utilisateurs.
A titre d’exemple et, depuis 2006, le Pôle Etudes Economiques du Crédit Agricole a fait évoluer ses formats de livrable, abandonnant le papier, faisant en même temps des économies considérables, et en effectuant un virage net vers les supports numériques, tels que la vidéo, les web conférences ou encore les webzines et les podcasts.
La qualité des livrables est considérée comme essentielle par les deux groupes et l’offre de contenu proposée se veut désormais multiple et à la pointe des dernières tendances de consommation en information.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
La veille appliquée à l’image des entreprises et de leur réputation existe depuis des années et s’est amplifiée avec l’essor des médias sociaux. Au-delà du social media listening classique qui continue d’évoluer, il existe également d’autres formes de veilles liées à l’image des entreprises qu’il ne faut pas négliger.
C’est justement ce qu’ont montré les différents intervenants de la table-ronde « Social listening, e-réputation, surveillance des médias sociaux et du dark web : quel dispositif fiable pour surveiller les informations issues des médias sociaux et du web ? »
Lire aussi :
Quelles pratiques de veille dans les entreprises françaises en 2019 ?
Les facteurs de succès de l’IA au service de la veille
Quel rôle pour les pros de l’info vis à vis de la désinformation ?
Utilisateurs et experts métiers : l’humain au cœur du dispositif de veille
A l’heure des livrables augmentés
Ainsi, le web connaît depuis 2016 une explosion des cyberattaques et il est donc important pour les entreprises de surveiller ces activités afin de préserver leur image.
Les entreprises dont le nom est usurpé courent le risque de voir leur nom associé à une activité frauduleuse dans l’esprit des utilisateurs et c’est pour cette raison qu’il est essentiel de mener une veille active pour limiter ses risques.
Les attaques peuvent prendre des formes classiques comme le phishing, une pratique qui ne cesse d’évoluer et qui, rappelons-le est une technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité.
Le phishing était traditionnellement repérable grâce à l’observation d’erreurs dans le nom de domaine. Cependant de nouveaux moyens de phishing, plus discrets et dont on ne peut nier la créativité ont fait leur apparition. Ces nouveaux moyens sont ceux du détournement de trafic au travers de faux portails ou encore l’homoglyphie, un mix d’alphabet et de caractères au niveau du nom de domaine par exemple parfois difficile à discerner.
Il en va donc de la responsabilité des entreprises d’effectuer une veille sur les noms de domaines ressemblant à celui de leur site web dans le but de protéger leurs clients et utilisateurs et par la même occasion, leur image.
Les méthodes de cyber-attaques ne s’arrêtent malheureusement pas là et peuvent également prendre la forme d’« ingénierie sociale ». L’ingénierie sociale fait référence aux ransomwares, des menaces poussant les utilisateurs à accéder aux demandes de rançons des cyber-attaquants, au piratage des données ou encore à la «fraude au président», cette pratique qui vise à se faire passer pour une figure importante d’une entreprise après avoir analysé sa structure et son fonctionnement dans le but d’accéder à des fonds importants, en d’autres termes à toutes ces pratiques de manipulation psychologique à des fins d’escroquerie.
Enfin les cyber-attaques peuvent également porter sur l’infrastructure même d’un réseau, cette pratique porte le nom d’attaque par déni de service distribuée (DDoS) et vise à surcharger un réseau en le noyant d’informations.
Au-delà de la surveillance des noms de domaines s’apparentant au nom de domaine d’une entreprise, les pratiques de veille sécuritaire ont évolué et doivent désormais également se faire sur les réseaux sociaux.
Les réseaux sociaux facilitent en effet la diffusion de l’information et rendent possible le contact entre l’entreprise et ses clients. Bien qu’utile en termes de communication il s’agit là cependant d’une arme à double tranchant dans le cas où l’identité d’une entreprise serait là aussi empruntée et servirait à transmettre de fausses informations ou proposer des contrefaçons. C’est pour cela que la veille sécuritaire doit également porter sur les noms de pages ou les noms d’utilisateur, sur Facebook ou Twitter par exemple.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Marie-Pierre Vidonne du CFIB (Club francophone de l’information brevet) a attiré notre attention sur le lancement récent de la banque de données Pat-INFORMED (Patent Information Initiative for medicines).
Cette banque de données propose des informations sur 14 000 brevets délivrés (uniquement, c’est-à-dire sans références de demandes en cours) issus de 600 familles correspondant à 159 produits différents identifiés par leurs DCI (Dénomination commune internationale, communément appelée « nom générique », ou INN en anglais pour International Nonproprietary Name).
Ces termes sont enregistrés auprès de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Il en existe aujourd’hui plus de 8 000.
Il faut noter qu’il faut compter en moyenne 15 mois après le dépôt d’une demande de DCI pour la publication d’une « DCI recommandée » et encore quatre mois pendant lesquels le nom proposé peut faire l’objet d’objections.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
AGENDA • IC-SDV 2019
TENDANCES
Outils de recherche payants : à l’heure de la recherche booléenne « augmentée »
• Nouveaux publics, nouveaux modèles
• Les agrégateurs de presse en 2019 : une combinaison IA/booléen pour répondre aux besoins des différents publics
• Serveurs et bases de données scientifiques et brevets : l’IA couplée au booléen au service de meilleures recherches et analyses
• Une tendance qui se confirme chez les autres acteurs
PANORAMA
Des outils pour optimiser ses stratégies de recherche
• Stratégies de recherche : l’erreur est humaine...
• Les solutions déjà intégrées aux outils de recherche professionnels
• 2dSearch : un nouvel outil gratuit pour optimiser ses requêtes en deux dimensions
• D’autres outils gratuits pour enrichir ses recherches
Déjà abonné ? Connectez-vous...
La recherche d’information et notamment ses outils et méthodes, ne cesse d’évoluer. C'est le cas avec les outils gratuits dont nous avons fait un panorama dans le dernier BASES (la recherche d'information au mille visages). Il est temps maintenant d’aborder la question des outils de recherche payants comme les serveurs, bases de données ou agrégateurs de presse.
Car si le paysage des acteurs n’a pas tant changé au cours des dernières années, à l’exception des nouveaux outils liés à l’exploration du Web ouvert et des médias sociaux, les technologies et la façon d’utiliser les outils de recherche professionnels payants ont quant à elles beaucoup évolué.
Contrairement aux outils gratuits, qui pour certains, délaissent complètement la recherche booléenne, la grande majorité des outils professionnels payants la conserve à la base de leurs produits. Mais on voit apparaître de plus en plus de fonctionnalités et méthodes qui viennent l’enrichir et la compléter, souvent liées au développement de l’intelligence artificielle. C’est ce que nous allons explorer dans ce numéro.
Contrairement aux outils de recherche gratuits qui proposent de plus en plus de résultats personnalisés et une sélection d’informations jugées pertinentes, les outils payants permettent encore généralement d’effectuer des recherches « neutres » et d’accéder réellement à l’ensemble des informations et documents indexés par l’outil.
A l’origine, les outils de recherche payants comme les serveurs, bases de données ou encore agrégateurs de presse s’adressaient quasi-exclusivement à des professionnels de l’information.
Or ce n’est uniquement plus le cas aujourd’hui. Chez certains acteurs historiques, les professionnels de l’information sont mêmes devenus minoritaires dans leur base de clients au profit des professionnels de la communication, du marketing, des chercheurs, etc.
Et c’est sans compter sur le fait que les nouveaux outils de recherche payants dédiés notamment au web ouvert et aux médias sociaux n’ont pas du tout été développés pour les professionnels de l’information mais avant tout pour des professionnels de la communication ou du marketing.
Rien d’étonnant donc à ce que ces acteurs proposent aujourd’hui des interfaces en apparence plus simples et intuitives pour répondre aux attentes de ces nouveaux publics, peu familiers des requêtes booléennes complexes.
Malgré tout, on constate que la recherche booléenne reste souvent au cœur du réacteur et que les opérateurs de recherche et les fonctionnalités de recherche avancées n’ont que très rarement disparu.
Mais de nouveaux modes de recherche, souvent intéressants et complémentaires de la recherche booléenne classique, ont fait leur apparition, certains notamment liés à l’IA.
On trouvera donc dans ce numéro les témoignages d’acteurs centraux dans le paysage de l’information professionnelle comme Factiva, Press’Edd, Minesoft (Patbase), STN, Scopus, Web of Science, Questel (Orbit) ou encore TotalPatentOne (LexisNexis).
Deux acteurs, LexisNexis avec Newsdesk et Nexis et EBSCO n’ont malheureusement pas été en mesure de répondre à nos questions dans le cadre de ce numéro mais leurs témoignages paraîtront dans un de nos prochains numéros.
Déjà abonné ? Connectez-vous...
Les longues requêtes booléennes n’ont pas encore dit leur dernier mot surtout dans les outils de recherche professionnels.
Savoir construire des requêtes expertes reste une compétence indispensable pour le professionnel de l’information.
Mais cela n’est pas toujours simple. Car il faut d’une part penser aux différentes composantes de sa requête sans oublier certains concepts ou mots-clés importants. Et d’autre part, il est nécessaire de savoir correctement traduire sa question dans la syntaxe de l’outil de recherche que l’on utilise.
Et comme dans toute construction humaine, on n’est jamais à l’abri d’une erreur.
D’ailleurs, il n’est pas rare qu’en soumettant une même question à plusieurs professionnels de l’information, on arrive souvent à des stratégies de recherche différentes d’une personne à l’autre.
En effet et malgré une bonne connaissance des sources, des outils et des méthodes, il reste toujours une part de subjectivité dans une recherche d’information.
Lors de la récente journée d’étude Search Solutions 2018 dont nous avons eu l’occasion de parler dans le précédent numéro de BASES, l’un des intervenants, Tony Russell-Rose, créateur d’un nouvel outil d’aide à la création de requête, 2dSearch dont nous parlons par la suite, a justement abordé cette question de l’erreur et des approximations qui sont au cœur des stratégies de recherche.
Il a notamment cité une étude menée en 2006 sur les erreurs dans les stratégies de recherche pour les revues systématiques (« Errors in search strategies were identified by type and frequency » Journal of Clinical Epidemiology, octobre 2006).
Les auteurs de cette étude ont ainsi analysé 63 stratégies de recherche Medline issues de The Cochrane Library: Issue Number 3 for 2002. Deux professionnels de l’information ont ensuite été chargés d’analyser ces stratégies à la recherche de potentielles erreurs.
Et les résultats montrent que les erreurs étaient nombreuses :
Parmi les erreurs les plus communes, on trouvait :
Dans la même veine, il a également cité un article paru en 2018 intitulé « Identification of problems in search strategies in Cochrane Reviews » (https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/jrsm.1302) où les auteurs ont cette fois-ci analysé 70 stratégies de recherche. Ils arrivaient alors à la conclusion qu’il existait des erreurs dans ces stratégies dans 73% des revues systématiques analysées.
Si ces deux articles se concentrent exclusivement sur les stratégies de recherche dans un contexte de revues systématiques, les autres types de recherche ne sont pas pour autant épargnés par les erreurs.
Il est important de préciser que nous ne développerons pas ici en détail la question des outils et méthodes permettant d’identifier des mots-clés pour enrichir sa recherche car nous avions déjà publié récemment dans NETSOURCES un article sur le sujet : « Comment identifier les bons mots-clés ? » (NETSOURCES n°135 - juillet/août 2018).
Déjà abonné ? Connectez-vous...
La prochaine édition d’IC-SDV aura lieu les 8 et 9 avril prochains à Nice. Cette conférence/exposition a, dans sa présentation, pour thématiques générales la recherche elle-même, les data, le text mining et la visualisation.
Cette année, les thèmes qui seront le plus traités concerneront le machine learning, l’intelligence artificielle et différents types de visualisation.
Le mercredi 10 sera spécifiquement consacré à l’analyse et à la visualisation. Les intervenants seront VantagePoint et Bizint Smart Charts.
AGENDA : Conférence i-expo 2019
TENDANCES : La recherche d’information aux mille visages en 2019
PANORAMA : Un regain d’énergie et de vitalité pour les outils de recherche
MÉTHODOLOGIE : Bien interroger les outils de recherche gratuits : une multitude de méthodes
Déjà abonné ? Connectez-vous...