Le blog Retractation Watch existe depuis 2010 et recense plus de 59 000 articles rétractés. Sa notoriété va grandissant d’autant qu’il a récemment été acquis par CrossRef.
La rétractation d’un article peut être due à différentes raisons telles que fabrication de données, manipulation des résultats, plagiat, erreurs méthodologiques, manipulation d’images, manquements éthiques…
On en parle de plus en plus, car on est dans la problématique plus générale de fake news, sujet très « tendance ».
Un problème majeur réside dans le fait que le retrait d'un article n'empêche pas celui-ci de continuer à être cité, ce qui contribue à la diffusion de résultats erronés, fausse les résultats des méta-analyses et peut également avoir un impact négatif sur les politiques publiques ou la pratique clinique.
Marc Joëts et Valérie Mignon ont publié un long (50 pages) document de travail sur le temps qu’il fallait pour « tuer « un zombie paper.
Ils sont partis d’un ensemble de 25 480 articles de recherche rétractés sur la période 1923-2023 issus de « Retractation Watch ». Leur conclusion est que quand un article est rétracté, c’est en moyenne 1 045 jours, soit près de trois ans, après sa publication.
Cette moyenne cache des disparités importantes, en effet, les pays d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord sont en général plus rapides que ceux d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Europe de l’Est.
Mais la rétractation d’un article n’a pas pour conséquence automatique que l’article cesse d’être cité.
C’est donc un vrai problème.
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