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KAMJE, accès central aux publications médicales coréennes

François Libmann
Bases no
381
publié en
2020.05
777
KAMJE, accès central aux publications médicales coréennes Image 1

La « Korean Association of Medical Journal Editors » (KAMJE) offre une série de services gratuits donnant accès au contenu de publications coréennes couvrant la médecine, les soins dentaires, les soins infirmiers, et les soins vétérinaires, ainsi que la nutrition.

On peut considérer que le point central est la base de données d’abstracts KoreaMed qui, en août 2017, référençait plus de 260 000 articles publiés par 256 éditeurs membres de KAMJE (derniers chiffres disponibles).

KoreaMed, le point central

Pour l’année 2019, on trouve plus de 12 000 références dont environ 9 000 à des publications en anglais et environ 3 000 à des publications en coréen.

Dans KoreaMed, on dispose d’une recherche simple et d’une recherche avancée laquelle permet de combiner plusieurs lignes de recherche avec les opérateurs AND, OR ou NOT. Dans chaque ligne, on a le choix entre la recherche dans tous les champs ou bien de choisir dans une douzaine de champs. On dispose aussi de filtres, en particulier sur la langue de l’article, anglais ou coréen.

Certaines références proposent des liens vers la référence dans PubMed qui peut permettre de trouver des références similaires. Pour obtenir le texte de l’article on peut utiliser le lien vers Synapse, vers PubMed Central ou utiliser le DOI qui renvoie sur le site de la publication.

Au-delà de la recherche dans la base de données, KoreaMed fournit une passerelle vers la liste -recherchable- des publications référencées dans KoreaMed.

Il faut, pour cela aller sur le site Korean Medical Journal Information à l’adresse : https://journals.koreamed.org/ qui est en anglais.

On y trouve la liste des 265 publications (chiffre du 11 mai 2020) référencées dans KoreaMed.

La recherche peut se faire par le titre de la publication, abrégé ou non, le titre en coréen, l’ISSN ou un code du MeSH.

On peut aussi utiliser deux menus dé­roulants, l’un avec les MeSH broad sub­ject terms tels que « bacteriology » ou « behavioral sciences » ou les SCI subject categories tels que « Infection diseases » ou « Medical informatics ».

On obtient alors une liste de titres résultat de la sélection avec l’ISSN, l’abréviation du titre et l’indication de la langue des articles, coréen ou anglais.

Cela permet de limiter sa recherche à des publications spécialisées dans le domaine sur lequel on mène des investigations.

Pour chaque titre, une fiche détaillée indique, en particulier, ses changements de nom dans le temps, là où il est indexé, au moins en partie, par exemple dans Scopus, Embase, CAS et/ou Google Scholar, ainsi que des liens vers une série de sites coréens et souvent PubMed.

Mais attention, le lien vers PubMed renvoie vers une fiche de présentation de la publication, ce qui ne veut pas nécessairement dire que cette publication est indexée en tout ou partie dans PubMed (!). Réciproquement toutes les références d’articles coréens figurant dans PubMed ne sont pas nécessairement présentes dans KoreaMed.

En tout état de cause, les sources indiquées, de même que les liens sont très variables d’une référence à une autre.

Synapse

Un autre élément faisant partie de l’ensemble KoreaMed est Synapse qui est une archive digitale pour les publications médicales coréennes. Le texte intégral de 111 publications parmi les 265 prises en compte par KoreaMed est disponible sur cette plateforme via un lien direct vers chaque article.Pour les autres, il est fréquent de trouver un lien vers le site de la publication.

Il semblerait que les cas où l’on ne peut pas obtenir facilement le texte de l’article soient peu fréquents.

KoMCI

Un autre élément fondamental de cet ensemble est le KoMCI (Korean Medical Citation Index).

L’histoire qui a conduit à la création de ce site est intéressante pour comprendre la problématique des chercheurs coréens.

  • 1990 : Au milieu des années 1990, des organisations de recherche dépendant, pour leur financement, des pouvoirs publics coréens, se sont rendu compte que leurs chercheurs publiaient peu dans des publications internationales et que cela constituait un sérieux handicap.

Ils en ont tiré les enseignements évidents, ce qui a, par voie de conséquence, causé un vrai problème pour les publications coréennes. La Korean Academy of Medical Science (KAMS) s’est alors rendu compte de la valeur des publications « domestiques » qui, en particulier, attachaient de l’importance aux problèmes de santé spécifiques à la population coréenne.

  • 2003 : Par voie de conséquence, un rééquilibrage a été engagé et le projet KoMCI a été développé à partir de 2003 pour recenser les citations de publications coréennes à des articles coréens.

On trouve aujourd’hui les références citées dans les articles publiés depuis 2 000 dont les références sont présentes dans KoreaMed. Les références à des publications d’origine coréennes sont comptées à part et un lien permet d’y avoir accès.Par contre, pour les publications non coréennes, seul le nombre de ces citations est indiqué.

Il s’agit donc bien là d’un système de promotion de la science médicale coréenne.

Un test de Koreamed

Pour mieux appréhender le contenu réel de KoreaMed, nous avons fait un test en cherchant un mot clé (seule possibilité dans la recherche avancée sur le sujet à part pour le nom du journal, des auteurs, de l’affiliation, etc.). Le test se porte donc sur le terme « carotid » dans des publications de 2019.

Nous avons trouvé 46 références.

Elles ont toutes un DOI constituant, en théorie, un lien vers l’article qui est ici gratuit dans tous les cas ; néanmoins sur les 46, trois DOI renvoyaient sur un message d’erreur. Dans deux cas nous avons réussi à récupérer l’article en passant par le site de la publication. Par contre, dans le troisième, cela n’a pas été possible.

Sur les 45 restants, 33 articles étaient en anglais et 12 en coréen. Par ailleurs, toutes les références avaient un abstract en anglais sauf 10 qui n’en avaient pas.Toutes les publications avaient le terme « korean » dans le titre et, pour celles qui ne l’avaient pas, il s’agissait systématiquement de publications d’organismes coréens.

Par contre, parmi les 33 publications en anglais éditées donc par des Coréens, les auteurs de 10 d’entre elles avaient des affiliations non coréennes, c’est-à-dire, anglaises, allemandes, suisses, turques, américaines ou japonaises.

Notre avis :

On remarque donc que les publications coréennes attirent des chercheurs non coréens. C’est un phénomène que nous avons aussi observé dans Koreascience, ce qui laisse penser que l’édition scientifique coréenne a une notoriété certaine.

Nous avons ensuite cherché si ces références étaient aussi présentes dans des serveurs occidentaux.

Dans PubMed, aucune des 13 références d’articles en coréen n’est présente. Quant aux références à des articles écrits en anglais, elles sont toutes présentes, sauf trois d’entre elles, provenant du « Journal of Lipid Artherosclerosis » (« J Lipid Atheroscler ») ou du « Journal of the Korean society of emergency medecine » (« J Korean Soc Emerg Med »). Ces deux publications ne sont référencées ni dans Dialog, ni dans STN ni dans Scopus.

Il est vrai que cela représente un petit pourcentage, mais il n’est pas nul.

A l’inverse on trouve dans PubMed 105 références d’articles publiés en 2019 écrits en coréen. 103 d’entre elles proviennent du « Journal of Korean Academy of Medicine » ou de « The Korean journal of Gastroenterology ». Ces deux titres sont présents dans KoreaMed avec, pour le premier, un nombre sensiblement égal de références.

Par contre pour le Korea J Gastroenterolog on trouve 43 références dans PubMed et … 131 dans KoreaMed. Bizarrement les cinq plus récents dans PubMed ne figurent pas dans KoreMed, par contre, pour le reste, la couverture de PubMed est loin d’être exhaustive.

De plus, on trouve aussi dans PubMed deux références à J AM Psychoanal Assoc, cette publication n’étant pas présente dans KoreaMed.
Notre avis :

Koreamed est beaucoup plus complet sur les articles écrits en coréen. Par contre, une grande partie des articles coréens en anglais se retrouvent dans les serveurs classiques occidentaux.

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