Moins visible depuis quelques mois dans les médias en raison du conflit syrien qui accapare l’attention, l’Iran reste néanmoins au centre des préoccupations d’analystes et d’entreprises désireuses de s’implanter sur un marché plein de promesses.
La levée progressive des sanctions a notamment encouragé un bon nombre d’entreprises à retourner dans le pays.
Les risques restent néanmoins réels, notamment en raison d’une situation géopolitique locale toujours très complexe et instable.
Avec un marché de près de 80 millions de personnes, l’Iran représente une source potentielle de débouchés très importante pour les entreprises françaises.
Plus importante économie du Moyen-Orient après l’Arabie Saoudite, classée par la Banque Mondiale comme une économie « upper-middle income » (signifiant un revenu national brut entre $4,036 et $12,475, il s’agit du troisième niveau d’une échelle qui en comporte quatre : low, lower-middle, upper-middle, high) aux côtés de l’Argentine, de la Russie ou du Brésil, l’Iran possède une véritable classe moyenne prête à consommer des produits occidentaux. Le pays dispose aussi d’une importante industrie de services, touristiques notamment, qui ne demande qu’à se développer avec la levée des sanctions.
Après une solide croissance de 4,3% en 2014, le pays a connu des difficultés en enregistrant une croissance de seulement 1,6% en 2015. Les prévisions sont néanmoins encourageantes pour 2016 et 2017, avec une croissance qui devrait tourner autour de 4% à nouveau.
Le principal développement économique récent est la conséquence de la levée des sanctions votées par la communauté internationale en réponse au programme nucléaire iranien. La signature d’un accord entre les pays membres du Conseil de Sécurité (plus l’Allemagne et l’Union Européenne) en juin 2015 et surtout l’annonce en janvier 2016 par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique que l’Iran avait démantelé son programme nucléaire militaire a permis une levée progressive des sanctions contre le pays, certaines en place depuis 1979.
Cette levée des sanctions comprend le dégel de près de $29 milliards d’actifs iraniens à l’étranger, la levée de l’interdiction pour le pays d’exporter du pétrole, l’autorisation pour les sociétés étrangères d’investir dans les sociétés iraniennes dans des secteurs comme l’énergie, l’automobile ou l’industrie hôtelière, et enfin l’autorisation pour l’Iran de rejoindre le système bancaire international SWIFT.
Cette levée des sanctions signifie donc un véritable retour de l’Iran sur la scène économique internationale, et devrait faciliter l’arrivée d’entreprises étrangères.
A noter que la France a tenu durant les négociations qui ont précédé la levée des sanctions une ligne très dure contre l’Iran qui pourrait, pour certains observateurs, rendre plus difficile l’implantation d’entreprises françaises. La venue du président iranien Hassan Rohani à Paris en janvier 2016 visait ainsi à améliorer les relations entre les deux pays, et a conduit à la signature de 35 accords (avec, entre autres, une joint venture avec Peugeot et un accord pétrolier pour Total).
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