Sources & Ressources d’information sur l’Iran

Fabrice Deprez
Netsources no
124
publié en
2016.09
736
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sourcing pays | information business | sourcing veille
Sources & Ressources d’information sur l’Iran Image 1
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Moins visible depuis quelques mois dans les médias en raison du conflit syrien qui accapare l’attention, l’Iran reste néanmoins au centre des préoccupations d’analystes et d’entreprises désireuses de s’implanter sur un marché plein de promesses.

La levée progressive des sanctions a notamment encouragé un bon nombre d’entreprises à retourner dans le pays.

Les risques restent néanmoins réels, notamment en raison d’une situation géopolitique locale toujours très complexe et instable.

Situation & Potentiel

Avec un marché de près de 80 millions de personnes, l’Iran représente une source potentielle de débouchés très importante pour les entreprises françaises.

Plus importante économie du Moyen-Orient après l’Arabie Saoudite, classée par la Banque Mondiale comme une économie « upper-middle income » (signifiant un revenu national brut entre $4,036 et $12,475, il s’agit du troisième niveau d’une échelle qui en comporte quatre : low, lower-middle, upper-middle, high) aux côtés de l’Argentine, de la Russie ou du Brésil, l’Iran possède une véritable classe moyenne prête à consommer des produits occidentaux. Le pays dispose aussi d’une importante industrie de services, touristiques notamment, qui ne demande qu’à se développer avec la levée des sanctions.

Après une solide croissance de 4,3% en 2014, le pays a connu des difficultés en enregistrant une croissance de seulement 1,6% en 2015. Les prévisions sont néanmoins encourageantes pour 2016 et 2017, avec une croissance qui devrait tourner autour de 4% à nouveau.

Le principal développement économique récent est la conséquence de la levée des sanctions votées par la communauté internationale en réponse au programme nucléaire iranien. La signature d’un accord entre les pays membres du Conseil de Sécurité (plus l’Allemagne et l’Union Européenne) en juin 2015 et surtout l’annonce en janvier 2016 par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique que l’Iran avait démantelé son programme nucléaire militaire a permis une levée progressive des sanctions contre le pays, certaines en place depuis 1979.

Cette levée des sanctions comprend le dégel de près de $29 milliards d’actifs iraniens à l’étranger, la levée de l’interdiction pour le pays d’exporter du pétrole, l’autorisation pour les sociétés étrangères d’investir dans les sociétés iraniennes dans des secteurs comme l’énergie, l’automobile ou l’industrie hôtelière, et enfin l’autorisation pour l’Iran de rejoindre le système bancaire international SWIFT.

Cette levée des sanctions signifie donc un véritable retour de l’Iran sur la scène économique internationale, et devrait faciliter l’arrivée d’entreprises étrangères.

A noter que la France a tenu durant les négociations qui ont précédé la levée des sanctions une ligne très dure contre l’Iran qui pourrait, pour certains observateurs, rendre plus difficile l’implantation d’entreprises françaises. La venue du président iranien Hassan Rohani à Paris en janvier 2016 visait ainsi à améliorer les relations entre les deux pays, et a conduit à la signature de 35 accords (avec, entre autres, une joint venture avec Peugeot et un accord pétrolier pour Total).

Sources d’informations

L’ensemble des sources provenant directement d’Iran doit être pris avec prudence, l’Etat iranien contrôlant directement ou indirectement l’ensemble des médias basés dans le pays.

L’Iran est un des pays qui emprisonne le plus de journalistes au monde.

L’Iran ne publie ses propres chiffres concernant la situation économique que depuis 2013, et la validité de ces derniers a parfois été mise en doute par des experts internationaux sans pour autant être rejetés. Il convient donc de vérifier la cohérence de ces chiffres avec les estimations d’organisations internationales avant de s’en servir directement.

Notons enfin que le persan (ou farsi) est la langue officielle du pays, et que l’anglais reste encore une langue peu utilisée. Cela n’est pas forcément pénalisant dans le cadre d’informations économiques, car le pays est relativement bien couvert par la presse anglophone, mais cela reste un élément à garder à l’esprit.

Sources locales

Il existe un certain nombre de sources locales en anglais. Comme dit précédemment, leur lecture doit se faire avec du recul au vu de la mauvaise situation concernant la liberté de la presse en Iran.

Un site comme celui du Tehran Times (http://www.tehrantimes.com) est ainsi de nos jours sous l’aile du management de la Mehr News Agency (http://en.mehrnews.com), une agence de presse iranienne directement contrôlée par le Ministère du Renseignement (et accusé par des dissidents d’avoir « disséminé» de fausses informations dans le journal à plusieurs reprises).

Parmi les autres agences de presse officielles ou semi-officielles, on mentionnera l’Islamic Republic News Agency (http://www.irna.ir/en), la FARS News Agency (http://en.farsnews.com) ou la Iranian Students’ News Agency (http://en.isna.ir). On peut aussi consulter le site du quotidien « Iran Daily » (http://www.iran-daily.com) et de la chaîne de télévision Al-Alam (http://en.alalam.ir).

On ne peut donc pas vraiment parler de publications indépendantes en Iran, bien qu’il soit possible, si l’on est à la recherche d’informations de nature politique, de trouver quelques journaux n’étant pas ostensiblement pro-régime. Courrier International décrit dans ses sources le site Asr-e Iran (http://www.asriran.com) comme un webzine « de tendance conservatrice, proche du pouvoir [mais] susceptible d’émettre des critiques, notamment sur la politique économique ». A l’inverse le site « Iran Times » (http://iran-times.com), basé à Washington, se classe clairement dans l’opposition, offrant dans le même temps un autre point de vue sur l’actualité iranienne.

On citera également le site realiran.org hébergé aux Emirats Arabes Unis qui se définit comme un site d’actualités souhaitant montrer la véritable face de l’Iran.

En terme d’informations sectorielles, IranOilGas (http://www.iranoilgas.com), basé à Téhéran, propose newsletters, dépêches d’actualité et rapports d’analyse sur le secteur de l’énergie dans le pays. La majorité du site n’est néanmoins accessible que par abonnement. Le site Pars Times réalise aussi une très utile curation d’actualités en rapport avec le secteur énergétique iranien provenant de sources anglophones variées (http://www.parstimes.com/news/oilandgas), tandis que le Financial Times dispose d’un flux RSS consacré à l’Iran (https://www.ft.com/topics/places/Iran).

Le site « Ifpinfo » (http://www.ifpinfo.com) s’intéresse à l’actualité business du Moyen-Orient (Iran inclus) et dispose d’une très pratique division en secteurs permettant de connaitre d’un coup d’œil l’actualité de secteurs majeurs de l’économie iranienne comme l’énergie, l’automobile ou encore le tourisme.

Il n’existe que peu de sites sectoriels consacrés spécifiquement à l’Iran, aussi les publications s’intéressant au Moyen-Orient sont généralement les plus pertinents : citons

  • Hotelier Middle East (http://www.hoteliermiddleeast.com) pour le secteur hôtelier et touristique
  • Oil Review Middle East (http://www.oilreviewmiddleeast.com) pour le secteur pétrolier,
  • Auto Middle East (http://automiddleeast.com) pour l’industrie automobile.

De manière plus générale, le site du magazine « Arabian Business » (http://www.arabianbusiness.com) ainsi que « Middle East Business Intelligence » (https://www.meed.com) représentent d’excellentes sources d’information économique sur la région, Iran inclus (voir notre article « Meed, une ressource incontournable sur le Moyen-Orient » paru dans le n°123 de Netsources - juillet/août 2016).

Serveurs & agrégateurs de presse

LexisNexis

LexisNexis recense 43 sources sur l’Iran, dont une majorité en anglais. On y trouve notamment les rapports de l’Economist Intelligence Unit (EIU) ainsi que les dépêches des grandes agences iraniennes citées ci-dessus. Plus inhabituel, mais intéressant, on y trouve aussi une publication dédiée spécifiquement aux affaires en Iran dans le cadre de la levée des sanctions (« Doing Business with Iran after the Fall of Sanctions »).

Europresse

Europresse possède 8 sources centrées sur l’Iran, toutes en anglais. On y trouve les agences gouvernementales déjà mentionnées ainsi que « Iran News », « Iran Daily », « Tehran Times », « Iranian Governement News » et la chaîne de télévision Al-Alam.

Factiva

Factiva indexe une vingtaine de sources pour l’Iran principalement les agences de presse et les titres de presse locaux. On notera la présence de quelques sources sectorielles comme le site Ecasb pour le secteur de l’énergie ou de titres spécialisés publiés à l’étranger comme Iran Economy Review, un magazine publié en Azerbaïdjan ou Iran.ru, un site d’information sur l’Iran publié en Russie.

Institutions & organisations iraniennes

Plusieurs institutions iraniennes disposent de leur propre site avec une version anglaise. Celles-ci se caractérisent malheureusement le plus souvent par un design ancien, un anglais approximatif et des mises à jour très irrégulières.

Ces sites ne doivent donc pas être vus comme une source d’information permanente, mais plutôt comme des sources sur lequel il convient de garder un œil.

Le site du Ministère de l’Industrie, des Mines et du Commerce (http://en.mimt.gov.ir) n’a visiblement pas été mis à jour depuis juillet 2016, mais pourrait tout de même s’avérer intéressant s’il était relancé (il proposait jusqu’à alors de nombreux articles sur la situation économique iranienne).

Le site du Ministère de l’Economie et des Finances (http://www.mefa.ir) est lui mis à jour de manière beaucoup plus régulière : sa version anglaise propose notamment de nombreuses notes d’actualité (les autres sections du site, telles que les rapports ou les transcriptions d’interviews, sont beaucoup plus maigres en terme de contenu)

Le site de la banque centrale d’Iran (http://www.cbi.ir/default_en.aspx) offre lui aussi une section « communiqué de presse » mise régulièrement à jour (malgré une absence de flux RSS) tandis que le reste du site est relativement peu fourni, avec quelques statistiques et rapports.

Notons aussi les sites de la Chambre de Commerce de Téhéran (http://www.tccim.ir) et de la Chambre de commerce d’Iran (http://en.iccima.ir) : le premier n’a pas été mis à jour depuis mai 2016, mais le second publie des actualités régulières. Les deux offrent néanmoins un grand nombre d’informations et de contacts sur le commerce en Iran, et peut donc représenter une base intéressante pour des recherches d’informations sur le pays. Enfin, le site de l’ « Iranian Trade Association » (http://www.iraniantrade.org) propose lui aussi une section « actualité » mise à jour de manière régulière.

Bases de données d’organisations internationales

Commission Européenne

Le site de la Commission Européenne dispose d’un très utile « Export Helpdesk » (http://exporthelp.europa.eu) offrant non seulement des statistiques extrêmement détaillées sur le commerce entre l’UE et le reste du monde -dont l’Iran- (il est ainsi possible de connaitre le montant des échanges entre UE et l’Iran pour un produit particulier) mais aussi des différents accords légaux de libre-échange entre l’UE et le reste de la planète.

Banque Mondiale

La Banque Mondiale dispose d’un jeu important de données économiques, sociales et sanitaires concernant l’Iran, données qui sont très largement reprises sur d’autres sites. Notons au passage que l’organisation dispose depuis peu d’un nouveau site consacré aux données (http://beta.data.worldbank.org), offrant des possibilités supplémentaires en matière de visualisation de données.

OMC

L’Iran n’est pas encore membre de l’OMC, bien qu’un groupe de travail sur le sujet ait été créé en 2005 (il s’agit de la toute première étape du processus d’adhésion à l’organisation). Les choses n’ont néanmoins que peu évolué depuis et, malgré le désir du pouvoir iranien de rentrer dans l’organisation, la plupart des experts estiment que la route sera longue.

Le site de l’OMC dispose néanmoins de deux pages de statistiques consacrées à l’Iran, l’une sur son commerce (http://stat.wto.org/CountryProfiles/IR_e.htm) et l’autre sur ses services (http://stat.wto.org/ServiceProfiles/IR_e.htm), qui peuvent représenter une source facile d’accès et fiable pour des statistiques sur le pays.

ONU

L’ONU (http://data.un.org) dispose elle aussi d’un important nombre de données sur l’Iran, notamment en matière de développement humain. Pour l’Iran, il est ainsi possible d’effectuer des recherches dans près de 23 bases de données réunies sur le site de l’ONU consacrées aux statistiques.

Doing Business

Cette initiative de la Banque Mondiale vise à mesurer les facilités d’ouvrir et de faire fonctionner une entreprise dans un pays. Le site offre donc un grand nombre de données de type « micro » sur les obstacles et les délais dans la création d’une entreprise en Iran, et permet de plus d’observer les évolutions année par année de la facilité de faire des affaires dans le pays en question. L’Iran est ainsi classée 118ème dans le classement 2016 (juste derrière le Brésil, 116ème), une place de moins qu’en 2015.

Institutions françaises & étrangères

La Direction Générale du Trésor

Le Trésor français dispose d’une page générale sur l’Iran (https://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/iran) ainsi que d’une autre page (www.tresor.economie.gouv.fr/3745_iran) résumant les différentes mesures prises contre le pays (sanctions et mesures mises en œuvre par l’ONU notamment) ainsi qu’un guide pratique du commerce avec l’Iran qui liste les précautions à prendre (notamment par rapport aux sanctions) au moment où l’on envisage d’investir dans le pays.

Business France

La page consacrée à l’Iran sur Business France (http://www.businessfrance.fr/iran) est encore peu remplie, sans surprise considérant que le bureau de Business France à Téhéran n’a été inauguré qu’en septembre 2015. Le site devrait naturellement évoluer et se garnir dans les mois à venir au fur et à mesure que les entreprises étrangères (et françaises) pénètrent le marché iranien.

Bases de données d’entreprises

Rechercher des noms d’entreprise sur l’Iran et sur le web ouvert peut s’avérer particulièrement complexe, et, vu le caractère toujours relativement fermé du pays, tout résultat devrait être considéré avec prudence. Le Bureau d’Etat pour l’Enregistrement des Entreprises (http://sherkat.ssaa.ir) ne permet pas d’effectuer de recherche générale. La société Arachnys, spécialisée dans les bases de données d’entreprise, présente néanmoins sur son site (compass.arachnys.com/country/ir) 11 sources permettant d’effectuer des recherches « corporate » sur l’Iran.

Rapports & Analyses

BMI Research

BMI Research offre non seulement un suivi de l’actualité et des données macroéconomiques, mais aussi près de 100 rapports (98 exactement) couvrant l’ensemble de l’économie iranienne (ainsi que des rapports sur le risque pays).

EIU

En plus des classiques données pays et risque, l’EIU propose six rapports sur les secteurs économiques suivants : automobile, énergie, services financiers, produits de consommation, santé et télécommunications.

Coface

Le site de Coface offre sur l’Iran les habituelles notations sur le risque pays, quelques données macroéconomiques de base ainsi qu’une vue générale de la situation dans le pays.

On pourra aussi se tourner vers des sites comme Market Research (http://www.marketresearch.com), Report Linker (http://www.reportlinker.com) ou Research & Markets (http://www.researchandmarkets.com) pour trouver de nombreux rapports sur le marché iranien. Les cabinets de conseil en stratégie comme KPMG, Deloitte, Ernst & Young ou l’américain PriceWaterhouseCoopers sont aussi habituellement une bonne source.

Agences de notation

Les « Trois Grands » des agences de notation (Moody’s, Standard and Poor’s et Fetch Group) proposent tous des notations ainsi que des analyses régulières sur l’Iran.

The Observatory of Economic Complexity

Ce site (http://atlas.media.mit.edu/en) offre un ensemble de données macro-économiques sur la situation d’une multitude de pays, dont l’Iran : ces données traitent essentiellement des échanges commerciaux, détaillant notamment les exportations et les importations du pays. L’intérêt de ce site par rapport à la myriade d’autres sites délivrant des données similaires est que l’ensemble de ces informations est présenté sous forme de visualisations extrêmement claires, qui peuvent ensuite être modifiées et exportées. Le site est donc particulièrement intéressant pour réaliser des présentations sur la situation du pays, ou simplement pour obtenir en un clin d’œil une idée des échanges internationaux que réalise le pays.

Listes Twitter

Si l’Iran est un sujet de discussion très présent sur Twitter, la majorité des comptes s’intéressent à la politique du pays.

Nous avons néanmoins sélectionné quatre listes permettant d’obtenir une vision relativement globale de la situation dans le pays, aussi bien sous l’angle économique et politique que culturel.

  • https://twitter.com/MariaAfsharian/lists/iran-business1 : cette liste s’intéresse spécifiquement à l’économie iranienne et notamment au monde des affaires avec près de 300 comptes combinant actualité locale, sites centrés sur l’énergie, chambres de commerce, experts locaux, sociétés de consulting ou start-up locales. Un excellent concentré d’informations.
  • https://twitter.com/hanifzk/lists/eye-ran-watchers : cette liste traite plutôt du domaine politique et diplomatique. Avec près de 800 comptes, elle regroupe à peu près tous les médias traitant de l’Iran et possédant un compte Twitter, mais aussi une myriade d’experts et de spécialistes du pays.
  • https://twitter.com/ReutersWorld/lists/iran : pour équilibrer, cette liste créée par l’agence de presse Reuters ne comprend que 20 comptes, regroupant les principales figures politiques locales ainsi que des comptes de journalistes présents sur place.

Enfin, ces comptes peuvent s’avérer intéressants pour une veille généraliste sur le pays : ceux de l’AFP (https://twitter.com/afptehran) et de l’agence Reuters (https://twitter.com/ReutersIran) en Iran, le compte de l’ambassade de France à Téhéran (https://twitter.com/franceeniran) ainsi que celui des Nations Unies en Iran (https://twitter.com/UN_Iran).

Nous avons été frappés lors de la rédaction de cet article par le peu de sources locales disponibles pour ce pays, ce qui s’explique en partie par la réouverture récente du pays aux investisseurs et un contexte politique particulier. Pour cette raison, nous ne manquerons pas proposer des ajouts dans les prochains numéros de Netsources lorsque nous découvrirons de nouvelles sources intéressantes pour les entreprises désireuses d’investir en Iran.