Les outils de cartographie de l’information

Fabrice Deprez
Netsources no
118
publié en
2015.09
934
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Tags
dataviz | infobésité | cartographie
Les outils de cartographie de l’information Image 1
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Le thème récurrent de l’«infobésité» (ce mot-valise désignant un trop plein d’informations caractéristiques des sociétés modernes) a conduit ces dernières années à la recherche de méthodes permettant de clarifier et de faciliter la compréhension de masses importantes de données.

Ces méthodes, souvent issues du milieu du management, vont de l’utilisation d’outils ou d’applications spécifiques jusqu’à des idées plus cocasses, comme celle consistant à faire payer par l’expéditeur chaque email reçu, afin de limiter le nombre de mails inutiles.

La cartographie de l’information est l’une de ces méthodes visant à faciliter l’acquisition mais aussi la dissémination de l’information. Le concept est très ancien, et même sa version moderne remonte aux années 70 : dans un article publié en 1974, Robert Horn, considéré comme l’un des fondateurs de la cartographie de l’information, définit cette dernière en une phrase : « la cartographie de l’information consiste à écrire sans paragraphes ».

Plus spécifiquement, Robert Horn décrit la cartographie de l’information comme une méthode permettant de transformer des paragraphes de textes en des blocs d’information, ou des cartes d’information. Cela doit ensuite permettre d’ « identifier, catégoriser, établir des relations et présenter graphiquement des informations ». Robert Horn définit aussi à ce moment six formats de cartes répondant à trois classifications de l’information : les concepts (un terme technique, ou une phrase assez générale), les structures (un objet physique pouvant être divisé en plusieurs parties) et les processus (des structures évoluant dans le temps).

Le succès de l’« information mapping » a été très rapide. Le développement d’Internet ayant encore augmenté la masse d’information auquel chacun est confronté, la méthode de cartographie de l’information a encore gagné en popularité ces dernières années, se déplaçant des départements managériales pour toucher les étudiants ou même le grand public. De fait, des dizaines (peut-être même des centaines) d’outils inspirés de la méthode de Robert Horn sont apparus. Depuis, néanmoins, le concept a été modifié, le versant « cartographie » prenant une importance de plus en plus grande. Dans la version initiale de Robert Horn, cartographier l’information pouvait simplement consister à diviser celle-ci en blocs, sans que ceux-ci ne soient forcément mis en relation sous forme de cartes (bien que cela fut (?) aussi possible, comme le montrent les six modèles de cartes envisagés par Robert Horn). Avec le temps, cette division en blocs linéaires a été abandonnée par la plupart des outils de cartographie de l’information, pour privilégier une répartition dans l’espace (plus « cartographique » donc).

Cette méthode permet de cartographier un très grand nombre de types d’informations. Cet article va s’intéresser à la cartographie de deux types spécifiques d’informations : les réseaux, et les idées.

La cartographie de l’information est parfaitement adaptée à l’étude des réseaux, car ceux-ci se caractérisent par « un ensemble des relations ». Or, la visualisation des relations entre différentes données est l’un des points forts des méthodes de cartographie de l’information. Les outils de cartographie des réseaux permettent donc d’illustrer, voir même de révéler, des relations entre des individus, des entreprises, des lieux… relations qui seraient sinon restées très obscures. De plus, la cartographie des réseaux s’adapte très bien à l’étude des réseaux sociaux, avec des implications opérationnelles directes : il peut être ainsi très révélateur d’obtenir la cartographie d’un compte twitter afin de savoir qui sont les personnes avec qui il interagit le plus, quels sont ses sujets de prédilections, quel type d’utilisateur est-il…Les outils de cartographie de réseaux sont moins nombreux que pour la cartographie des idées, mais ils sont aussi beaucoup plus complexes. Nous avons donc décidé de n’en présenter que deux, afin de pouvoir décrire leurs spécificités et leur fonctionnement de manière relativement détaillée.

La cartographie des idées est un concept bien plus connu et enseigné, disposant même de sa propre appellation : le Mind mapping, traduit en français par des termes aussi variés que « carte heuristique », « carte cognitive », « carte mentale » ou « carte des idées ». Bien que tous ces termes soient différents, ils retranscrivent tous une volonté de poser sur le papier un processus de réflexion. L’objectif est autant de sauvegarder ce processus pour pouvoir y accéder plus tard que de démultiplier l’efficacité d’une réflexion en permettant de visualiser clairement ses pensées. Les outils de mind mapping étant particulièrement nombreux, nous avons réalisé une sélection de ceux qui nous paraissaient les plus pertinents.

Les outils de cartographie des réseaux

Gephi

Gephi est le plus célèbre outil de cartographie des réseaux (et c’est un projet français, créé par des étudiants de l’Université de Technologie de Compiègne).

Il possède en effet plusieurs atouts : il est gratuit, open-source, et extrêmement puissant. Le projet a été soutenu par Google, et est utilisé par des médias aussi célèbres que le New-York-Times ou le Telegraph. Conséquence logique de sa puissance autant que de son ouverture, il est aussi relativement complexe. Plutôt que d’expliquer pas à pas comment s’en servir (une tâche qui dépasserait largement le cadre de cet article), nous allons donc plutôt nous intéresser à ce que Gephi peut et ne peut pas faire, afin de donner une bonne idée de son utilité (et aussi de ses limites).

Gephi (cf Figure 1.) est un outil interactif d’exploration et de visualisation de réseaux. La partie « exploration » est très importante, car elle signifie que lorsqu’un réseau est ouvert dans le logiciel, vous pouvez directement l’explorer, c’est-à-dire rechercher des connexions, observer les groupes les plus pertinents ou encore analyser le chemin le plus court entre deux « nœuds ». Le réseau peut-être immédiatement visualisé à partir du moment où il est importé dans le logiciel, il n’y a théoriquement pas besoin de manipulations complexes pour pouvoir en retirer des enseignements opérationnels. Néanmoins, cette capacité d’analyser immédiatement le réseau va beaucoup dépendre de la qualité du jeu de données initial : un fichier excel rempli de colonnes vides ou de cases non-pertinentes pourra ainsi empêcher de « voir » quoi que ce soit.

Les outils offerts par Gephi permettent ensuite d’affiner l’analyse du réseau (en permettant par exemple d’éloigner les différents clusters sur la cartographie, ce qui permet de mieux voir les principaux groupes dans un réseau) mais aussi de faciliter sa visualisation par l’utilisation de labels ou de codes de couleurs.

Gephi permet en théorie de créer un réseau en partant de zéro, directement dans le logiciel : on peut ainsi créer ses propres nœuds et faire les connexions à la main. Dans les faits néanmoins, le logiciel trouve son véritable intérêt en partant d’un jeu de données déjà existant. Ces données peuvent être de nature très variée. Il est ainsi possible d’utiliser des données d’un compte Twitter, d’un groupe Facebook, des données géographiques (latitude et longitude) ou encore des données sémantiques (il est possible de faire de l’analyse de texte ou text mining). L’extraction de ces données est donc un enjeu particulièrement important pour une utilisation efficace de Gephi, mais que nous pourrons pas traiter dans le cadre de cet article.

ORA

Tout comme Gephi, ORA est dédié à la création et la visualisation de réseaux.

Tout comme Gephi, et comme la grande majorité des outils s’intéressant à ce domaine, il est aussi complexe que chargé en fonctionnalités. Néanmoins, et c’est la raison de son introduction dans cet article, ORA est plus simple que Gephi lorsqu’il s’agit de créer un réseau directement dans le logiciel en partant de zéro. Il possède aussi des fonctions d’importation très puissantes, pour intégrer par exemple des fichiers excel ou des listes de tweets. Néanmoins, si ORA permet de visualiser les réseaux, il n’a aucune prétention esthétique : les réseaux présentés sont très austères, et le logiciel n’offre aucune des très nombreuses fonctions esthétiques de Gephi. Ainsi, ORA est véritablement dédié à la pure analyse de réseaux, tandis que Gephi permet en plus présenter ces réseaux d’une manière agréable à l’œil, et ainsi de les diffuser.

ORA se décrit lui-même comme « un outil d’analyse de réseaux permettant de détecter les risques ou les vulnérabilités de la structure d’une organisation ». Le terme « organisation » est ici employé au sens large, représentant (pour les créateurs du logiciel) n’importe quelle relation entre des personnes, des ressources et des tâches. De fait, tous types de réseaux peuvent être représentés et analysés dans ORA. De plus, ORA permet d’analyser les liens entre plusieurs réseaux (créant alors ce que le logiciel appelle un « Méta-réseau »), mais aussi de suivre l’évolution d’un réseau dans le temps (faisant rentrer ORA dans la catégorie des « logiciels d’analyse de réseaux dynamiques »).

L’un des atouts d’ORA est sa capacité, une fois le réseau créé, à générer des « rapports », c’est-à-dire des analyses réalisées automatiquement par le logiciel en fonction de critères précis. Ainsi, le rapport « Key Entities » permettra de repérer les entités centrales au sein d’un réseau ; « CPOF » analysera la création et la modification d’évènements et de tâches dans le temps ; « Capabilities » se charge d’analyser les capacités d’un réseau en termes de connaissances, ressources, agents et organisations. Il existe près d’une centaine de ces rapports, certain immédiatement utiles, certains beaucoup plus obscurs.

ORA dispose donc de beaucoup d’atouts, malgré une prise en main ardue et une interface peu avenante. Il a néanmoins l’inconvénient d’être payant (500$ pour les entreprises) est d’être dénué des capacités de présentation esthétique des réseaux que Gephi possède.

Figure 1 : Exemple d’un réseau (ici un compte Facebook) visualisé sur Gephi

Les outils de cartographie des idées

Comme nous l’avons mentionné dans l’introduction, les outils de cartographie des idées (que nous qualifierons d’outils de mind mapping) sont extrêmement nombreux.

Pour éviter de se perdre dans cette jungle de logiciels, nous avons donc décidé de les diviser en deux catégories : d’abord les outils de mind mapping « standards », c’est-à-dire ceux dédiés essentiellement à la clarification d’idées « personelles », et les outils collaboratifs qui se tournent plus vers le travail en groupe et le brainstorming.

Les outils standards

XMind

XMind est à la fois l’un des logiciels les plus célèbres et les plus aboutis de Mind-mapping.

Très simple d’utilisation (une obligation pour un logiciel de mind-mapping qui doit être capable de suivre le cheminement de l’esprit, ce qui pourrait très vite s’avérer frustrant dans le cas d’un logiciel trop complexe), XMind est aussi très prolifique en fonctionnalités. Il bénéficie de plus d’un support constant et de mises à jour régulières, et est disponible en version française.

Au-delà de la « mind-map » la plus classique, celle partant d’un noyau d’où découlent d’autres idées, XMind permet de sélectionner différents types de patrons pour organiser ses idées, par exemple un patron « organigramme », ou un patron centré sur les effets de causes et conséquences (il existe même un modèle pour un programme de perte de poids !). Surtout, ces différents modèles peuvent être utilisés en même temps, ce qui confère une grande flexibilité.

A l’intérieur d’une mind-map, XMind offre là aussi beaucoup de possibilités : on peut évidemment établir une relation entre deux blocs d’un simple trait (le « b.a-ba » du mind-mapping), mais aussi grouper plusieurs blocs ensemble, réaliser des résumés (deux blocs seront alors surmontés d’une accolade, permettant de les expliquer) ou associer aux blocs des tags. XMind permet donc de créer des cartes relativement complexes très facilement : de plus, sa fonctionnalité de recherche est très efficace et permet de retrouver sans problème les informations. Enfin, les cartes créées avec XMind peuvent être exportées en une dizaine de formats, que ce soit sous forme d’image, de texte, de fichier excel ou de présentation powerpoint, et être transférées sur Evernote. Le logiciel est donc à la fois très puissant, flexible et simple d’utilisation. Il est de plus gratuit, bien que des versions « pro » existent.

Free Mind

Free-mind est le pendant open source d’XMind.

Bien qu’il soit relativement similaire dans son fonctionnement, nous avons choisi de l’inclure afin de donner à ceux qui le désireraient une alternative open source (la plupart des logiciels présentés dans cet article sont en effet commerciaux). La principale différence entre Free Mind et XMind est sans doute l’austérité du premier par rapport au second, que ce soit au niveau visuel ou de l’absence de fonctionnalités comme l’exportation dans une grande variété de formats. Cette austérité offre l’avantage d’offrir un logiciel extrêmement rapide et réactif, ce qui est une excellente chose lorsqu’il s’agit d’avancer une réflexion. Néanmoins, elle l’empêche aussi d’être utilisé comme un outil de dissémination de l’information : là où les cartes d’XMind peuvent sans problème être utilisées pour des présentations (que ce soit en raison des facultés d’exportation du logiciel ou parce que les dites présentations sont visuellement agréables), Free Mind se limite purement à la cartographie d’idées pour des besoins internes.

Scapple

Scapple (cf Figure 2) est un logiciel de mind-mapping fonctionnant en « forme libre ».

Par rapport à XMind ou Free-Mind qui, selon les méthodes traditionnelles du mind mapping, font démarrer systématiquement avec un point central duquel vont partir toutes les connexions, un nouveau fichier sur Scapple est entièrement vierge.

Il n’y a donc aucune contrainte concernant la manière d’organiser sa carte : les blocs de texte n’ont pas à être reliés entre eux, il est ainsi possible de réaliser plusieurs « groupes » n’ayant pas forcément de liens.

Plus encore qu’XMind, Scapple est d’une grande simplicité : double-cliquer permet de créer une nouvelle note, et faire glisser une note sur une autre permet de les relier. Images, sons et même fichiers textes ou PDF peuvent être insérés dans la carte de la même manière, par un simple glisser/déposer. Au-delà de cette simplicité néanmoins, Scapple offre un grand nombre d’options permettant de définir et d’organiser ses notes.

Scapple se caractérise en fait par une volonté de liberté totale : le logiciel ne contraint absolument pas dans la manière d’organiser ses idées, laissant l’utilisateur décider par lui-même. C’est un avantage certain par rapport à des logiciels plus classiques comme XMind lorsque l’on cherche à faire du pur brainstorming : une idée peut être intégrée dans la carte même si elle n’a aucun rapport initial avec ce qui a jusque-là été mis. Plus tard, si l’idée sans rapport peut être intégrée à autre chose, il est très simplement possible de replacer celle-ci dans un autre groupe ou de la relier à un autre bloc.

L’inconvénient néanmoins est que les cartes peuvent très vite devenir brouillonnes et incohérentes. Plus que des logiciels comme XMind ou Free Mind (qui, avec leurs modèles, donnent un squelette sur lequel va s’orienter les réflexions), Scapple excelle donc au brainstorming mais exige une certaine discipline pour que la carte reste lisible. Notons enfin que Scapple est payant : une licence coutera 15 euros (bien qu’une version d’essai soit disponible gratuitement).

Figure 2 : Exemple de carte heuristique réalisée avec Scapple - il n’y a pas ici de « noyau » comme dans une carte heuristique classique, l’auteur ayant choisi de diviser la carte en trois rectangles principaux reliés par des blocs

Mind Mup

Mind Mup se différencie d’Xmind ou de Scapple par le fait qu’il est accessible directement depuis le navigateur Internet. Il suffit de se rendre à l’adresse www.mindmup.com puis de cliquer sur « Create a New Map » pour commencer sa carte heuristique.

Si Mind Mup ne permet pas de choisir un modèle de carte particulier et reste dans la tradition des cartes heuristiques avec noyau central, les possibilités de personnalisation sont néanmoins suffisamment nombreuses pour permettre à n’importe qui de réaliser rapidement une carte de qualité. La réalisation d’une carte passe essentiellement par des raccourcis claviers, ce qui peut s’avérer quelque peu frustrant au départ mais a aussi l’avantage de « forcer » à l’utilisation de ces raccourcis, ce qui permet ensuite d’être beaucoup plus rapide et efficace (il est tout de même possible d’utiliser des boutons, mais force est de reconnaître qu’ils sont beaucoup moins pratiques).

Les cartes réalisées sur Mind Mup peuvent être sauvegardées directement comme page web publique (avec l’inconvénient d’une carte potentiellement lisible par tous, mais l’avantage d’une carte pouvant être diffusée avec une simple adresse web), ou en utilisant Google Drive (l’utilisateur décide alors qui peut les voir) ou encore Dropbox (seul le créateur de la carte peut alors la voir).

Les outils collaboratifs

Mind Meister

Fondé par une société allemande, Mind Meister est un logiciel de mind mapping dédié spécifiquement à la création de cartes par plusieurs personnes simultanément.

Son interface est particulièrement conviviale, et les cartes se créent et se modifient très simplement : les couleurs peuvent être modifiées, des liens, notes, images ou vidéos peuvent être rajoutées en quelques clics. Le software ne propose pas de fonctionnalités innovantes (à la différence d’un XMind par exemple) mais tout ce qui est nécessaire pour créer une carte de qualité et visuellement attirante est là. De plus, Mind Meister dispose d’une application (pour iOS et Android) permettant de visualiser mais aussi de modifier les cartes mentales directement sur tablette ou smartphone. Par rapport à la grande majorité des solutions de mind mapping, Mind Meister peut donc se targuer d’une grande mobilité, avec des cartes modifiables à n’importe quel moment.

Le fonctionnement collaboratif est lui aussi très simple à mettre en place. Une carte mentale peut être privée, partagée, ou publique. Lorsqu’une carte est « partagée », il est possible d’inviter n’importe qui sur la base d’une adresse e-mail, ou en partageant l’url (sécurisée) de la carte, et de spécifier si les personnes invitées peuvent modifier, ou simplement voir la carte.

La collaboration se fait en temps réel, chaque personne disposant de sa propre « couleur » (de la même manière que sur un document partagé sur Google Drive, par exemple). Une fenêtre de chat permet de discuter les changements avant de les placer sur la carte.

Seule véritable ombre au tableau de ce logiciel en tout point satisfaisant : son prix. La version gratuite de Mind Meister ne permet de réaliser que trois cartes. Au-delà, il faudra débourser entre 72€ et 180€ euros par an pour bénéficier de cartes illimitées, de la possibilité d’ajouter liens et images ou de statistiques concernant les cartes.

Spider Scribe

Spider Scribe est lui entièrement gratuit. S’il ne bénéficie pas d’une interface aussi « user friendly » que celle de Mind Meister (les cartes sont assez austères, les possibilités de personnalisation limitées), Spider Scribe permet directement d’ajouter fichiers, images et même des cartes (basées sur Google maps) à la mind map.

Les fonctionnalités de travail collaboratif sont assez similaires à celles de Mind Meister, avec la possibilité de considérer sa carte comme publique, privée ou partagée, d’inviter des personnes grâce à leur adresse e-mail et de décider s’ils peuvent modifier ou simplement voir la carte. Spider Scribe ne dispose malheureusement pas de système de chat pour faciliter la collaboration, mais celle-ci se fait tout de même en temps réel et sans difficulté.

Group Map

Comme son nom l’indique, Group Map est lui aussi dédié aux cartes collaboratives. Par rapport à Mind Meister ou Spider Scriben il est aussi très orienté vers les entreprises et les problématiques de brainstorming.

Group Map propose trois types de cartes : en plus de la classique carte mentale, il est possible de réaliser des listes, ainsi que des graphiques. Autre différence par rapport aux deux logiciels présentés ci-dessous, il est possible de définir la manière dont les changements sur la carte seront perçus par chacun : ces changements peuvent ainsi être complètement anonymisés (utile dans le cas d’une session de brainstorming ou l’objectif est la liberté complète), ou bien au contraire chaque changement peut-être associé à la personne l’ayant réalisé (ce qui peut permettre ensuite de mieux répartir les tâches). De même, il est possible de définir ce que voit chaque participant : ainsi, toujours dans une perspective de brainstorming, il est possible de faire en sorte qu’au départ, chaque participant ne voie que ses propres idées, avant de « révéler » plus tard ce que chacun a apporté pour pouvoir les réunir ou les comparer. Les idées peuvent être acceptées, rejetées, ou faire l’objet d’un vote : tout le logiciel est donc centré sur le brainstorming et la collaboration.

Group Map dispose donc d’un grand nombre de fonctionnalités dédiées a à la découverte d’idées en collaboration. Les cartes elles-mêmes sont relativement simples mais efficaces. Group Map visant avant tout les entreprises, il est donc payant : la version gratuite n’est valable que deux semaines, et il faudra au-delà payer de 8 à 100 $/mois. A noter tout de même que seul le créateur de la carte doit payer, les participants pouvant y accéder gratuitement.

Les outils de cartographie des réseaux se sont imposés ces dernières années comme des aides parfois indispensables lorsqu’il s’agit de donner du sens à des masses importantes de données. La visualisation des réseaux peut ainsi être un outil particulièrement intéressant d’aide à la décision, à condition qu’il soit employé à bon escient et par des personnes sachant en maitriser l’usage. Au-delà de la simple compréhension, un logiciel comme Gephi permet, avec un peu d’expérience, de réaliser des visualisations esthétiquement plaisantes, ce qui peut permettre à la cartographie des réseaux du sortir du champ de l’analyse pure pour être inclus dans des présentations, notes de synthèses ou rapports.

De même, si l’on ne présente plus l’intérêt des outils de cartographie des idées (un intérêt qu’il faut tout de même ne pas surestimer, ces outils étant loin d’être des « machines à générer des idées » comme on peut parfois le faire croire), leur adaptation au digital leur a permis de faciliter la création de cartes heuristiques plus complexes et de fait plus adaptées au monde de l’entreprise. Internet a aussi permis de créer des systèmes de cartes collaboratives qui, sans devenir des substituts à la réflexion, peuvent toujours être précieux lorsqu’il s’agit de mettre en commun les idées de groupes de travail.