L’essor du mobile dans les pratiques de recherche des internautes
Que ce soit pour rechercher des informations, des images ou des vidéos, les internautes ont de plus en plus recours à des supports mobiles qu’il s’agisse de smartphones ou tablettes.
On citera plusieurs études françaises ou non parues au cours des derniers mois et qui permettent de mieux comprendre pourquoi les grands acteurs du Web ont décidé de faire du mobile une priorité.
Une évolution des pratiques de consommation de l’information d’actualité
Le rapport «L’année Internet 2017» publié par Médiamétrie mettait ainsi en avant que
« Les Français sont de plus en plus connectés et sont surtout devenus « mobile first » depuis 2015. Désormais deux tiers des connexions Internet se font via un écran mobile (smartphone, tablette ou ordinateur) et près d’un Français sur deux privilégie son téléphone pour se connecter. 18% se connectent chaque jour en utilisant exclusivement leur téléphone. Sur les 1h28 de connexion moyenne, les Français en passent 40% sur mobile. Ce chiffre monte à 65% chez les 15-24 ans. »
D’ailleurs, une autre étude Médiamétrie parue en novembre 2017 indiquait que le smartphoneétait désormais le premier support utilisé (à 69%) par les 15-34 ans pour consulter l’actualité.
Et ce ne sont pas les seuls. Selon le baromètre One Global édité par l’ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias) publié en septembre dernier, près de 60% des Français lisent des articles issus de quotidiens ou de magazines sur leur smartphone alors qu’ils n’étaient que 47% en septembre 2017.
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les pratiques de consommation d’information mobile ont évolué en quelques années. Auparavant, la majeure partie du trafic des sites de presse et d’actualités sur mobile provenait des médias sociaux (Facebook, Twitter, etc.). Mais aujourd’hui c’est Google et son moteur qui leur a ravi la première place. (https://huit.re/consommation-mobile)
Le mobile, une véritable manne financière
Les pratiques de recherche et de consultation de l’information évoluent, certes, mais aussi et surtout les pratiques d’achat. Et c’est bien cela qui intéresse les grands acteurs du Web...
Il ressort de différentes études que les internautes achètent de plus en plus sur mobile :
- l’Observatoire du commerce mobile en France a publié en septembre dernier une infographie montrant que la part des transactions digitales réalisées sur mobile représente aujourd’hui 36% du total des transactions digitales, chiffre qui est en forte évolution depuis 1 an. Au Japon et au Royaume-Uni, ces transactions sur mobile sont même devenues majoritaires avec 55% pour le premier et 54% pour le second
- Selon Semrush, en novembre, le trafic mobile est encore plus accentué pour les sites d’e-commerce français avec environ 3 français sur 4 qui visitent le site via leur mobile.
- Enfin les grands acteurs du Web gagnent de plus en plus d’argent par ce biais. Par exemple, les revenus provenant des abonnements mobiles de Netflix ont augmenté de 90 % entre 2017 et 2018 même si cela ne représente encore que 6% de ses revenus globaux (cabinet d’analyse SensorTower).
Rien d’étonnant donc, à ce que le mobile devienne le premier support de la publicité digitale et que les grands acteurs investissent massivement dans leurs sites et outils mobiles au détriment parfois de la navigation sur ordinateur.
En France par exemple, l’Observatoire de l’e-pub, présenté le 12 juillet 2018 par le Syndicat des régies internet (SRI) a indiqué que 984 millions d’euros avaient été investis en publicité sur mobile au premier semestre, soit 51% des dépenses en search et display. C’est la première fois que le mobile dépasse le desktop alors qu’un an plus tôt, la part de marché du mobile était de seulement 42%.
En tant que professionnel de l’information, on a encore l’impression d’être très loin de ces préoccupations mobiles.
Il reste bien plus pratique de réaliser des recherches et des veilles sur un ordinateur et donc sur un grand écran avec un clavier que sur un téléphone ou une tablette et bon nombre des outils, extensions et sources que nous utilisons ne sont pas disponibles sur mobile ou bien en version très simplifiée.
La recherche et la consultation d’information sur mobile apparaissent donc surtout adaptées aux problématiques grand public. Mais faut-il pour autant la négliger ?
Pas si sûr, car ces évolutions nous impactent malgré tout de différentes manières.
Les outils grand public que nous utilisons comme les moteurs de recherche ou les médias sociaux ont fait du mobile leur priorité, parfois au détriment du desktop. Quelles sont aujourd’hui les différences entre une recherche mobile et une recherche desktop ? Dans quels cas, recourir au mobile a t-il un sens dans un contexte de veille et de recherche professionnelle ?
Un impact sur les résultats d’une recherche Web et l’ergonomie des sites
Face à l’essor du mobile, les principaux moteurs de recherche ont fait de ce support leur priorité au détriment parfois de l’ordinateur classique. En quoi cette évolution et cette préférence impactent-t-elles donc les résultats d’une recherche Web sur ordinateur ?
Commençons donc par Google, l’un des outils de recherche gratuit les plus utilisés par les professionnels de l’information. L’intérêt pour le mobile ne date pas d’hier mais la préférence affichée pour le mobile est plus récente.
Comprendre l’index « Mobile First » de Google
Jusqu’à récemment, Google disposait de deux index : un pour les recherches effectuées à partir d’un ordinateur (version desktop), un autre pour les recherches mobiles. La conséquence, et non des moindres, était que les résultats pouvaient être différents selon qu’on effectuait une recherche sur son ordinateur ou sur son téléphone.
En 2016, Google a annoncé le projet « Mobile First » mais ce n’est qu’à partir de mars 2018 que Google a indiqué qu’il commençait à le mettre en place.
« L’Index Mobile First représente une nouvelle façon d’analyser un site web pour Google, en explorant la version mobile d’une page plutôt que la version desktop, comme jusqu’à maintenant. Ce calcul de pertinence mobile servira ensuite à la fois au moteur desktop et au moteur mobile. » (source : https://www.definitions-seo.com).
Google comparait d’ailleurs récemment cette évolution majeure à l’évolution des collections des bibliothèques :
« Avec l’indexation « Mobile First », Google est comme une bibliothèque qui commence à remplacer les livres papiers (pages desktop) par des ebooks (pages mobiles). Progressivement, la bibliothèque sera principalement composée d’ebooks, mais les livres papier représenteront toujours une part des collections de la bibliothèque » (Google Search Liaison, Twitter)
Avec l’index Mobile First, l’indexation et l’analyse du contenu de la page se feront sur la version mobile du site.
Si le site dispose de deux versions différentes (une desktop et une mobile), l’internaute visualisera la version desktop s’il est sur un ordinateur et mobile s’il est sur un support mobile. Mais c’est la version mobile uniquement qui sera utilisée dans le calcul de pertinence des résultats, que l’internaute réalise la recherche sur son ordinateur ou un support mobile. Il est donc plus important que jamais pour les éditeurs de sites de proposer les mêmes contenus sur leurs versions desktop ou mobile.
Si un site ne dispose pas de version mobile, il sera quand même indexé mais c’est la version desktop qui sera prise en compte dans l’index Mobile First et qui sera donc utilisée lors d’une recherche sur mobile ou desktop, au risque d’être moins bien placé dans la liste des résultats qu’il ne l’était auparavant.
Tous les sites, quels qu’ils soient passeront à terme dans l’index Mobile First. Le 20 décembre dernier, Google indiquait d’ailleurs que la moitié des résultats de recherche de Google sont désormais issus de l’Index Mobile First.
Un impact sur les sites Web et la qualité de navigation chez Google
Le but de tout éditeur de site est bien évidemment d’être bien indexé par des moteurs et notamment par Google qui reste l’éternel incontournable pour obtenir du trafic. Rien d’étonnant donc, à ce que de plus en plus de sites soient optimisés pour les interfaces mobiles.
Mais cela se fait parfois au détriment des utilisateurs professionnels qui utilisent ces sites depuis leur ordinateur.
Emmanuel Barthe, auteur du blog precisement.org s’en faisait récemment l’écho dans un billet intitulé : « EUR-Lex : nouvelle version optimisée pour les seuls mobiles- Une catastrophe ergonomique pour les knowledge workers ».
En septembre dernier, le site juridique officiel de l’UE, Eur-lex a fait peau neuve afin de s’adapter aux mobiles. Seul problème, le site devient peu pratique à utiliser depuis un ordinateur et bénéficie davantage au grand public qu’aux professionnels.
« Du point de vue des knowledge workers (veilleurs, documentalistes, juristes..), c’est une régression ergonomique : se déplacer et chercher dans EUR-Lex prend une fois et demie plus de temps, car il faut multiplier les clics et on a perdu toute vue globale. » écrit Emmanuel Barthe.
Parmi les sources professionnelles optimisées pour mobile, il cite également les nouvelles versions de Lextenso et de Lexis 360 optimisées uniquement pour les appareils mobiles. Mais dans ce cas précis, il n’y a pas de dégradation de l’expérience de recherche.
Un impact sur les résultats de recherche eux-mêmes chez Google
S’il y a bien un impact sur les sites et la qualité de navigation, il y en a également sur les résultats du moteur, certains positifs, d’autres négatifs.
Des résultats identiques quel que soit le support ? Nos tests
La bonne nouvelle, c’est qu’une recherche dans Google desktop ou mobile devrait a priori fournir des résultats identiques. Tout du moins quand il aura basculé tous les sites dans son index Mobile First. Il y a quelques jours Google a annoncé que la moitié des résultats de recherche sont désormais issus de l’index Mobile First. Le processus semble donc plutôt rapide sauf que Google avait également annoncé il y a quelques mois que cela pourrait prendre des années...
Nous avons repris les cinq requêtes utilisées dans le précédent numéro de NETSOURCES, dédié à la « recherche personnalisée » chez Google et son impact sur la recherche d’information professionnelle ; nous avons testé ces mêmes requêtes sur mobile puis sur desktop.
Sur mobile, nous avons testé les requêtes :
- sur Google en utilisant le navigateur installé sur notre téléphone (en l’occurrence Safari mais il pourrait également s’agir de Google Chrome, etc.)
- mais aussi en utilisant l’application Google que l’on peut télécharger depuis l’app Store ou Google Play. Cette application ne peut être utilisée qu’en se connectant à un compte Google.
Il est effectivement important de noter qu’effectuer des requêtes sur la version mobile d’un site (depuis Safari ou Chrome) ou l’application dédiée (si l’outil ou le site en dispose) peut-être très différent aussi bien en termes de résultats, de contenus que de fonctionnalités offertes. Certains sites obligent d’ailleurs les internautes à utiliser leur application mobile et bloquent l’accès depuis un navigateur : c’est notamment le cas de LinkedIn.
A chaque fois, nous avons utilisé les mêmes critères : connecté au même compte Google au même endroit, au même moment, avec la même langue d’interface et sans limite de dates.
Les cinq requêtes testées étaient les suivantes :
Qwant
liste gares de fret france
free social media monitoring tools
indonesia automotive industry outlook 2018
retrouver vieux articles de presse
Au final, on constate que pour chacune des requêtes, les résultats sont pratiquement identiques, et ce, que l’on effectue une recherche sur Firefox depuis un ordinateur, sur Safari depuis un iPhone ou depuis l’application Google sur le même iPhone. Seul l’ordre de quelques résultats peut varier mais cela ne change pas fondamentalement la nature de la recherche et des résultats.
Mais des résultats dégradés ?
La mauvaise nouvelle, c’est que Google risque de favoriser les sites mobile-friendly dans son index, ce qui, de facto, pénalisera le positionnement de sites n’existant qu’en version desktop et qui auront été basculés dans l’index Mobile First. Car malheureusement, il faut avoir conscience que certaines sources d’information professionnelles ou expertes ne sont pas optimisées pour le mobile et risquent de ce fait d’être encore moins visibles...
Google le dit lui-même, il préfère les sites et pages qui se chargent rapidement, ce qui est le propre des sites optimisés pour le mobile. Les sites qui ne seront pas optimisés risquent d’apparaître de plus en plus loin dans la liste de résultats voire même de disparaître, quand on sait que Google n’affiche généralement pas plus de 200 à 300 résultats par requête sur les milliers de réponses qu’il indique.
En juillet dernier, Google a d’ailleurs annoncé le déploiement de la mise à jour Speed Update sur son moteur, qui consiste à pénaliser les sites lents sur mobile.
Bing : une autre stratégie ?
Bing, de son côté, ne semble pas avoir choisi la même stratégie que Google.
En 2016, suite à l’annonce de Google de proposer un index Mobile First, Microsoft avait indiqué que Bing conserverait un index unique basé uniquement sur les versions desktop des sites.
Mais si l’index est le même, Bing propose un algorithme spécifique pour les recherches sur mobile en favorisant les sites mobile friendly. Les résultats affichés entre une recherche mobile et desktop ne sont donc pas nécessairement les mêmes.
Notre avis
Avec le déploiement de l’index Mobile First de Google, Bing pourrait renforcer encore un peu plus sa position de solution alternative aux résultats de Google : une recherche sur ordinateur via Bing pourrait alors permettre de faire ressortir des sites pertinents mais non optimisés pour la recherche mobile.
Recherche d’information sur mobile et desktop : des différences de fonctionnalités
Les outils gratuits que nous utilisons quotidiennement sur le Web comme les moteurs de recherche ou les réseaux sociaux, peuvent parfois proposer des fonctionnalités de recherche différentes selon qu’on y accède sur son ordinateur, sur mobile depuis un navigateur ou bien dans l’application dédiée.
C’est par exemple le cas de Google, LinkedIn, etc. Et si dans certains cas, l’expérience est dégradée sur mobile car certaines fonctionnalités de recherche n’y sont pas présentes, il existe inversement des cas où certaines fonctionnalités ne sont disponibles que sur mobile, apparaissant dans la version desktop seulement des mois plus tard, et parfois même jamais.
Google : des fonctionnalités dégradées sur l’application mobile
Sur Google, on constate ainsi que c’est la recherche sur l’application mobile Google (et non depuis un navigateur comme Chrome ou Safari) qui est la plus dégradée en termes de fonctionnalités de recherche.
Sur le moteur Web, ou sur le moteur d’actualités (Google News) ou encore sur Google Books, il est ainsi impossible d’entrer une période de recherche personnalisée, ce qui est pourtant bien utile et disponible dans la version desktop.
Pire encore, sur le moteur d’images et de vidéos, il n’y a pas le moindre filtre disponible, alors qu’ils sont pourtant nombreux dans la version desktop.
Interroger Google sur mobile depuis un navigateur comme Chrome ou Safari s’avère un peu meilleur mais toujours en deçà de la version desktop :
- pour les images, pas de filtres comme sur la version desktop mais une barre avec différentes couleurs et tonalités pour filtrer des résultats ainsi que des mots-clés suggérés pour affiner la recherche ;
- pour les vidéos, les filtres sont identiques à ceux de la version desktop mais l’on ne peut entrer une période de recherche personnalisée ;
- en revanche, toujours pas de possibilité d’entrer une période personnalisée sur le moteur Web, le moteur d’actualités ou de livres.
Dans les deux cas (application mobile ou depuis un navigateur sur mobile), aucune mention n’est faite de l’estimation du nombre de résultats. Il est a fortiori impossible de connaître le nombre réel de résultats car sur mobile, en lieu et place des pages de résultats on dispose d’un scrolling à l’infini...
A l’inverse, on constate que la très grande majorité des nouvelles fonctionnalités ne sont disponibles que sur mobile et arrivent parfois plus tard sur desktop, sans que cela soit cependant systématique.
Figure 1. Interface d’accueil de l’application Google sur mobile avec le flux Google Discover
C’est par exemple le cas des fonctionnalités annoncées par Google lors de son 20e anniversaire en septembre dernier :
- Google Discover, la page d’accueil du moteur depuis l’application mobile qui n’est ni plus ni moins qu’un flux d’information personnalisé en fonction de ce qu’il sait de l’internaute (historique de recherche, localisation, etc.) - (voir figure 1.)
- Google Collections où les internautes peuvent sauvegarder des résultats et les organiser à la manière de Pinterest
- Google Activity Cards, un encadré personnalisé à partir de l’historique de recherche et de consultation apparaissant en haut des résultats.
- Les Featured Snippets multiples pour montrer différents points de vue pour une même question
C’est également le cas de tout ce qui a trait à la recherche visuelle comme l’intégration de Google Lens à Google Images (uniquement aux Etats-Unis pour le moment). Au demeurant, cela n’a rien d’étonnant puisque Google Lens permet de prendre en photo un objet afin d’ identifier des images et produits similaires sur le Web. Ce qu’il n’est pas possible de faire sur ordinateur.
Bing : même combat ?
Du côté de Bing, on note plus ou moins le même phénomène. Les fonctionnalités de recherche et les filtres sont plus nombreux sur la version desktop que la version mobile. Cette version mobile ne dispose d’ailleurs d’aucun filtre, qu’il s’agisse de la date, de la langue, du pays, etc.
En revanche, les nouvelles fonctionnalités sont souvent mises en place sur mobile avant de l’être sur desktop.
Les fonctionnalités liées à la recherche visuelle ne semblent d’ailleurs pas avoir vocation à être implémentées sur desktop car elles sont souvent associées au fait de prendre une photo.
C’est par exemple le cas de :
- Math Solver qui permet de prendre en photo une équation mathématique, Bing se chargeant ensuite de la résoudre ;
- ou encore Text Transcription qui permet de prendre en photo un texte et de récupérer immédiatement le contenu textuel.
Les réseaux sociaux au cas par cas
Les réseaux sociaux ne sont pas en reste et offrent souvent des expériences différentes selon qu’on utilise la version desktop ou mobile.
LinkedIn offrait par exemple depuis le mois de juin la possibilité de gérer, utiliser et suivre des hashtags dans la version française de son application mobile mais cela était impossible sur la version desktop. Cela vient tout juste de changer au mois de décembre, soit 6 mois après !
A l’inverse, dans la version desktop de LinkedIn, il est possible de classer son flux d’information soit par ordre antechronologique soit par pertinence, alors que dans l’application, l’utilisateur n’a pas le choix et doit se contenter d’un classement par pertinence, ce qui est dommageable dans un contexte de recherche d’information ou de veille.
Chez Pinterest, l’outil de recherche visuel Pinterest Lens est par exemple limité au mobile car il nécessite encore une fois l’utilisation d’un appareil photo.
A l’inverse, sur Facebook et Twitter, on ne note pas de différences majeures entre la version desktop et l’application mobile au niveau des fonctionnalités de recherche.
Mais on gardera tout de même en tête que la majorité de ces acteurs favorise ou risque de favoriser le mobile au détriment de l’ordinateur.
Les extensions de navigateurs
Il faudra enfin avoir conscience que bon nombre d’extensions de navigateurs ou plugins bien utiles pour la veille et la recherche d’information ne sont pas supportés sur mobile et donc inutilisables. On pensera ainsi aux extensions permettant de détecter des flux RSS ou encore les plugins pour détecter des articles en libre accès.
Conclusion
Au final, on constate qu’il y a souvent peu d’intérêt à faire des recherches d’information ou veilles sur mobile plutôt que sur un ordinateur dans un contexte professionnel.
Quand on se retrouve face à la nécessité de le faire, dans un contexte de mobilité ou pour effectuer sa veille métier en dehors de son temps de travail par exemple, il faut bien avoir conscience que les fonctionnalités de recherche offertes sont souvent moins nombreuses que sur desktop et que la recherche peut vite s’en retrouver dégradée.
On constate également que le mobile fait la part belle à la personnalisation bien plus que le desktop.
Lors d’une récente conférence « Search Solutions 2018 » dédiée aux évolutions des moteurs de recherche (voir BASES n°365 - décembre 2018), un intervenant d’Asos, une boutique en ligne de vêtements, expliquait que l’augmentation de la recherche sur mobile, en particulier via l’application, était une véritable aubaine. L’utilisateur est alors en effet nécessairement connecté à son compte et le site dispose alors d’une multitude d’informations sur ses goûts, son historique de navigation ou d’achat, rendant la personnalisation des résultats encore plus simple à mettre en œuvre.
Va-t-on assister à un mouvement où le mobile sera principalement destiné aux usages grand public et privé et l’ordinateur aux usages professionnels ? Ce n’est pas impossible...
Toujours est-il qu’il faudra surveiller les nouveautés et fonctionnalités de recherche proposées par les grands acteurs du Web et évaluer leur intérêt pour la recherche d’information et la veille professionnelles. Et si elles ne sont disponibles que sur mobile, utiliser ponctuellement la recherche sur mobile pour en bénéficier.
Enfin, on aura également intérêt à envisager la recherche mobile pour tout ce qui est lié à la recherche visuelle.
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