Comme nous avons pu le voir dans l’article « Comment enrichir sa veille concurrentielle avec les brevets ? » de ce même numéro, l’information brevet a un rôle à jouer dans tous les types de veille mais l’inverse est aussi vrai. L’information non-brevet, comme l’information business, financière, presse, etc. a aussi un rôle à jouer pour enrichir et améliorer la veille brevet.
C’est ce que nous avons choisi d’explorer dans cet article en partant d’un exemple concret : analyser la politique brevet de Quobly, une start-up française dans le secteur de la recherche quantique qui a récemment fait parler d’elle avec l’entrée de BPI France dans son capital. Nous avons choisi de mener l’enquête uniquement avec des données en libre accès.
NB : Suivant de loin le sujet du quantique, nous savons que les acteurs américains et chinois du domaine y ont une politique brevet très active. Un rapport de Michel Kurek publié en 2020 a établi que sur la période 2010 - 2020 les acteurs chinois sont à l’origine de 5164 familles de brevets, les acteurs américains de 1990 familles, et les acteurs français d’un modeste chiffre de 126 familles.
Quoi de mieux pour analyser une politique brevet que de commencer par une recherche dans les brevets. Nous avons utilisé ici l’outil Espacenet (pour savoir comment rechercher sur Espacenet, nous vous invitons à lire l’article « Comment enrichir sa veille concurrentielle avec les brevets ? » dans ce même numéro).
Première surprise : avec une recherche sur Quobly, on ne trouve aucun brevet.
Comme le nom de la société dans les bases brevets ne permet pas de faire remonter le moindre brevet, il va falloir trouver d’autres points d’entrée, en l’occurrence d’autres mots-clés.
Nous lançons donc des recherches sur Google et Google Actualités avec le terme Quobly (voir Figure 1.).
Figure 1. Résultats de recherche
Nous recueillons dès les premiers liens plusieurs indices d’intérêt : « PODCAST : Maud Vinet, PDG de Quobly, anciennement Siquance - 12/07 » ; le deuxième lien confirme : « Quantique : Siquance devient Quobly et lève 19 millions d’euros ». Un lien plus bas nous dit « Grenoble. Isère : première levée de fonds pour Quobly (ex… »
Nous avons là trois informations de choix : 1) l’ancien nom de Quobly est Siquance ; 2) le nom du PDG de la société est Maud Vinet (ce qui va nous être utile un peu plus tard) ; 3) Quobly est probablement situé dans le département de l’Isère.
Bien entendu, nous réessayons avec le nom Siquance l’opération que nous avons tentée avec Quobly sur Espacenet : nous cherchons le nom Siquance en tant que nom de demandeur.
Hélas, pas plus de brevets au nom de Siquance qu’au nom de Quobly.
On rappellera qu’une demande de brevet est publiée, et apparaît donc dans les bases de données comme Espacenet, 18 mois après son dépôt.
Une explication pourrait être que la société Siquance a été créée il y a moins de 18 mois ; auquel cas, si elle a déposé une ou plusieurs demandes de brevet, celles-ci ne peuvent encore être accessibles dans Espacenet. Il nous faudrait donc confirmer la date de création de la société.
L’un des outils de recherche gratuits les plus puissants du moment sur les sociétés s’appelle Pappers
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