Questel Orbit lance un premier module d’IA

François Libmann
Bases no
396
publié en
10.2021
1948
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Tags
serveur de bases de données | brevets | IA
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Questel est, depuis plusieurs années, une société en fort développement.

En effet, si, en avril 2015, elle comptait environ 140 salariés, 3 000 clients et 100 000 utilisateurs, en mars ces chiffres sont devenus 1 400 salariés, 15 000 clients et plus de 1,5 million d’utilisateurs.

Cette croissance importante est due pour une bonne part à l’acquisition d’un grand nombre de sociétés offrant des produits et/ou des services dans le domaine de la propriété intellectuelle (voir notre article « Questel double sa taille avec plusieurs acquisitions en  2021» dans ce même numéro).

L’ensemble de ces acquisitions a été réalisé avec le soutien de fonds de Private Equity.

Ce souci de développement ne pouvait, bien sûr, mettre de côté l’utilisation de l’intelligence artificielle.


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L’IA était déjà largement utilisée dans la préparation des données Questel :

  • Calculs de similarités ;
  • Calculs de métriques ;
  • Harmonisation des labels d’assignees,

Mais c’est la première fois qu’un module IA est mis à la disposition directe des utilisateurs. Il s’agit d’un classificateur binaire dénommé AI-Classifier.

L’AI-Classifier au service du classement automatique

L’AI-Classifier est désormais proposé aux utilisateurs d’Orbit Intelligence. Il s’active sur les dossiers de travail (les workfiles). Après que l’utilisateur ait classé une dizaine de documents en « pertinents » ou « non-pertinents », le Classifier binaire « apprend » de ces documents et définit une règle de classement automatique. Il teste pour cela deux algorithmes (bientôt trois) et choisit le plus performant pour classer l’ensemble des documents du dossier.

L’utilisateur peut alors vérifier le classement et l’affiner en modifiant le statut de documents qu’il juge mal classés. Après deux ou trois itérations, le système est capable de classer les documents les plus pertinents en tête de liste. Pour cela un coefficient de pertinence est calculé pour chaque document. Si le dossier est mis à jour, un simple clic appliquera la même règle de classement aux nouveaux documents. Il faut actuellement cinq minutes pour classer 1 000 documents.

Cela signifie que l’utilisateur dispose non pas d’un Classifier générique, mais bien de Classifiers adaptés à chacune de ses thématiques.

Ce module est également proposé aux utilisateurs d’Orbit Intellixir où il s’applique aussi bien aux brevets qu’aux articles scientifiques, essais cliniques et autres projets de recherche financés par fonds publics.

Quelle utilité pour le professionnel de l’information ?

Ce module peut être utile dans plusieurs situations telles que l’optimisation du traitement des résultats d’alertes, surtout si leur volume est important.

On peut aussi l’appliquer dans une recherche d’antériorisation d’un brevet dans un domaine qui peut être relativement complexe, pour sélectionner les quelques brevets susceptibles de constituer des antériorités au moins partielles.

Le bénéfice utilisateur recherché est le gain de temps : cette fonctionnalité diminue de manière sensible le nombre de documents à lire en en identifiant les plus pertinents. Par conséquent l’utilisateur peut travailler sur un nombre de documents plus importants en amont, par exemple en incluant les (nombreux) brevets chinois non étendus qui devaient parfois être écartés faute de temps pour les traiter.

Le module a été développé à partir de librairies open source spécifiquement adaptées à l’information scientifique et technique. Les champs pris en compte par le moteur pour établir la pertinence sont le titre, l’abstract, les revendications ainsi que les codes IPC et CPC.

Ce module est une API de Questel qu’il est prévu d’utiliser également avec Orbit Express, la version « end user » d’Orbit Intelligence. Il pourrait aussi être appliqué à Orbit Asset, le module de gestion de brevets ou à Orbit Insight (ex-Orbit Innovation) destiné aux chercheurs de services de R&D. En revanche, il n’est pas prévu de le proposer tel quel en externe.

Actuellement, le classement se fait sur une seule thématique, mais le projet existe de pouvoir le faire sur plusieurs thématiques comme le font très fréquemment les veilleurs qui dépouillent des alertes.

Le principe de fonctionnement de l’AI-Classifier et son intégration à une application de recherche et d’analyse de brevets fait de l’AI-Classifier de Questel une offre unique sur le marché.

Nous remercions Jean Michel Careil, fondateur d’Intellixir et actuellement Directeur Data & Visual Analytics chez Questel SAS, pour toutes les informations qu’il nous a communiquées.