Koreascience pour valoriser la recherche coréenne à l’étranger

François Libmann
Bases no
381
publié en
2020.05
716
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Tags
Corée du Sud | évaluation outils | information scientifique et technique
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Koreascience (Koreascience.or.kr) est produite par The Korea Institute of Science and Technology Information (KISTI). Celui-ci a beaucoup évolué depuis sa création en 1962 sous le nom de KORSTIC (Korea Center for Science and Technology Information).

Cet organisme met à disposition des Coréens la plateforme NDSL, qui propose environ 100 millions de documents de toutes natures et de toutes origines, tant au niveau des brevets non coréens, que de la littérature. Cela a donc peu d’intérêt pour des utilisateurs européens qui disposent de beaucoup d’autres sources plus faciles d’accès.

En revanche, la plateforme KoreaScience est destinée à valoriser hors de Corée la production scientifique coréenne.

Accessible gratuitement, elle propose plus de 1,5 million d’articles issus de plus de 1 670 publications de près de 850 éditeurs qui semblent être tous Coréens. Ces articles sont, pour une bonne partie, en open access. Elle couvre aussi bien les sciences dures que les Sciences Humaines et Sociales (SHS).

On peut, si on le souhaite, limiter la recherche à une publication dont on obtient la liste et le lien dans l’onglet publications. Souvent, dans ce cas, on choisira directement un article d’après le titre : ceci est une meilleure solution dans le cas d’une publication trimestrielle très spécialisée qui propose cinq articles par livraison. Mais ces articles se retrouvent aussi facilement quand on cherche sur l’ensemble.

  • Les articles, de même que l’interface, peuvent être en anglais ou en coréen, sachant que l’on trouve pratiquement toujours un abstract en anglais.
  • La recherche sur l’ensemble de la base peut se faire en entrant un ou plusieurs mots dans la boîte de recherche. Ces mots seront cherchés dans les titres, abstracts ou mots-clés.
  • L’opérateur par défaut est le AND et nos essais avec OR ou NOT n’ont pas du tout été concluants.
  • La recherche avancée permet de préciser le nom de la publication, l’année de publication (ou un intervalle de temps), le volume, le numéro et la page de même que l’auteur et son affiliation. Malheureusement on ne peut pas choisir la langue du document original.

C’est un peu dommage que l’on ne puisse pas faire mieux.

Notons que la base de données Korea Science Portal, du même producteur, souvent citée dans différentes listes de sources, va bientôt être fermée.

Nos tests de KoreaScience

Nous avons fait une série de tests pour voir quelle était l’originalité éventuelle du contenu de KoreaScience par rapport à ce qui est disponible par ailleurs.

Nous avons choisi d’effectuer nos tests sur les documents publiés en 2019 afin de prendre des documents récents tout en neutralisant au maximum d’éventuels décalages entre date affichée et date réelle de publication.

Une partie importante des références de Koreascience est relative à des articles en anglais. Malheureusement nous n’avons pas pu déterminer la proportion exacte. La quasi-totalité de ces articles en anglais est publiée par des éditeurs coréens, mais nous avons aussi trouvé que la publication « Nuclear Enginering and Technology » par la Korean Nuclear Society est co-éditée par Elsevier. On trouve donc les articles de cette publication en libre accès dans Science Direct.

Plus surprenant, une très grande partie de ces articles sont écrits par des auteurs non coréens. On trouve des Malais, des co-auteurs américains, turcs et koweïtiens ou encore des Russes, des Kenyans, des Indiens ou des Sud-Africains, tout cela dans un échantillon de 9 articles.

Nous avons aussi cherché si ces références étaient disponibles ailleurs et c’est clairement le cas. Les neuf que nous avons testées se trouvent toutes dans Scopus, dans différentes bases de Dialog, vraisemblablement aussi dans diverses bases de STN.

On notera également qu’elles se trou­vent aussi toutes dans Google Scholar.
On peut donc dire que ce contenu est accessible gratuitement tant dans KoreaScience que dans GoogleScholar mais avec des possibilités de recherches très limitées. Si l’on veut chercher de façon plus sophistiquée, il faut passer par un service payant.

Nous nous sommes ensuite intéressés aux articles écrits en coréen.

Sur l’échantillon de 10 documents aucun n’est disponible sur Scopus ou Dialog, par contre, ils le sont tous sur Google Scholar qui renvoie d’ailleurs sur KoreaScience.

Toujours concernant les articles écrits en coréen, publiés en 2019, nous avons compté les références à des articles scientifiques écrits en coréen. Nous en avons trouvé 3 461 dans Scopus, 2 391 dans STN, 2 552 dans Dialog alors que dans KoreaScience on trouve 32 520 articles publiés cette année-là sans pouvoir les compter par langue. Si on fait l’hypothèse d’une répartition moitié-moitié, on arrive à 16 125. Précisons que KoreaMed propose 3 000 références en coréen pour 2019.Nous avons néanmoins fait un test « dans l’autre sens » c’est-à-dire en partant de 10 références choisies au hasard dans Dialog relatives à des articles écrits en coréen.
Nous n’en avons retrouvé que cinq dans KoreaScience. Comme quoi rien n’est simple...